Sur les ondes de Le Rendez-vous avec Volcy Assad, Mèt Fèy Vèt exhorte Haïti à miser sur son agriculture et son peuple pour retrouver espoir et souveraineté. Un message qui résonne de Port-au-Prince à la diaspora.

Un cri du cœur pour les paysans haïtiens

Le 2 mai 2025, Harry Nicolas, alias Mèt Fèy Vèt, a captivé les auditeurs de l’émission Le Rendez-vous avec Volcy Assad avec un plaidoyer enflammé pour l’agriculture et l’unité nationale. « Nos paysans n’ont jamais lâché, malgré les crises », a-t-il lancé, rendant hommage à ces héros méconnus de Kenskoff à Ouanaminthe. Pour les Haïtiens de Jacmel ou de Miami, où la diaspora soutient souvent les familles rurales, ce message célèbre la résilience d’un peuple ancré dans sa terre.

Une richesse naturelle sous-exploitée

Un climat béni, mais négligé

Mèt Fèy Vèt a peint un tableau saisissant : tandis que les Américains grelottaient lors de l’investiture de Donald Trump en janvier 2025, Haïti profitait d’un climat tropical idéal. « Nos arbres gardent leurs feuilles toute l’année. C’est une bénédiction qu’on ignore », a-t-il déploré. Pourtant, des terres fertiles, de Limonade aux Nippes, restent en friche depuis des décennies, pendant que le pays importe l’essentiel de sa nourriture. Un paradoxe qui choque, des marchés de Port-de-Paix aux discussions en ligne à Montréal.

Le maïs, clé de la souveraineté alimentaire

Pour l’écologiste, le maïs est une solution miracle. Avec un système d’irrigation moderne, 1500 hectares pourraient produire trois récoltes annuelles, transformées en pain, jus, bière ou aliments pour le bétail. « Rien ne se perd », insiste-t-il, citant son expérience avec des marques comme Bonbon Sel et Epi D’or. Il salue aussi l’ancien député Patrick Joseph pour sa malta naturelle, prouvant qu’une agriculture locale et saine est à portée de main. Un modèle inspirant pour les Haïtiens de Brooklyn, qui rêvent d’investir dans des projets agroalimentaires.

L’insécurité, un frein majeur

Mèt Fèy Vèt n’a pas esquivé la dure réalité : l’insécurité paralyse les paysans. « Venir de Kenskoff à Pétion-Ville est un calvaire, alors imaginez du Nord ou du Sud ! », a-t-il dénoncé. Les foires agricoles du 1er mai, jadis vitrines des récoltes, se limitent désormais à l’artisanat, tandis que les jardins de Port-au-Prince disparaissent. Cette situation, qui touche les cultivateurs de l’Artibonite comme les consommateurs de Cap-Haïtien, préoccupe aussi la diaspora, où beaucoup envoient des fonds pour soutenir les marchés locaux.

Une refondation par le peuple

Le peuple au cœur du changement

« Ce n’est pas aux politiciens de décider seuls », a martelé Mèt Fèy Vèt, appelant les Haïtiens à choisir eux-mêmes leurs leaders. Cette vision d’une citoyenneté active résonne avec les aspirations des jeunes de Cité Soleil ou de Boston, qui veulent un rôle dans l’avenir du pays. « Fòk nou panse alavans », a-t-il ajouté, voyant dans la crise une chance de repenser Haïti.

Kita Nago, un symbole d’unité

Évoquant le mouvement Kita Nago, où il a parcouru 738 km à travers 7 départements, Mèt Fèy Vèt a rappelé son essence : un réveil de la conscience nationale, loin des caricatures mystiques. « Ceux qui ont brûlé le bois de Kita Nago avaient peur de cette prise de conscience », a-t-il accusé. Ce récit inspire les Haïtiens de Paris ou de Laval, où la diaspora organise des événements pour renforcer l’identité nationale.

Une vision pour l’avenir

Mèt Fèy Vèt propose un sursaut collectif : moderniser l’agriculture, valoriser les paysans et impliquer le peuple dans les choix politiques. « Fòk nou chita ansanm, sans hypocrisie », a-t-il conclu, un appel à la solidarité qui transcende les frontières. Ses idées, ancrées dans la terre et la dignité, offrent une lueur d’espoir dans un pays en quête de direction.

Et si la terre nous sauvait ?

Haïtiens de Pétion-Ville, de Hinche ou de New York, et si nous faisions de nos terres et de notre unité la clé d’un avenir prospère ? À nous de planter les graines du changement, ici et dans la diaspora.

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