La sélection haïtienne des moins de 17 ans a subi une lourde défaite vendredi face à l’Angleterre (8-1) lors de son deuxième match de la Coupe du monde au Qatar, compromettant sérieusement ses chances de qualification pour les huitièmes de finale.
Un début de match catastrophique
Vendredi 7 novembre 2025, au stade de Doha, les jeunes Grenadiers ont vécu un véritable cauchemar. Quelques secondes seulement après le coup d’envoi, Williams Barnett ouvrait déjà le score pour l’Angleterre. Un début de match raté qui allait donner le ton de toute la rencontre.
Malgré une brève lueur d’espoir à la 17e minute, lorsque Franco Célestin a réduit l’écart sur un centre de Zamor Medinel (2-1), les jeunes Haïtiens n’ont jamais réussi à retrouver leur équilibre. Reigan Heskey et Reggie Walsh ont enfoncé le clou avant la mi-temps, portant le score à 3-1.
Pour les supporteurs haïtiens suivant le match depuis Port-au-Prince, New York, Miami ou Montréal, ce début de partie a été difficile à encaisser. Mais personne ne s’attendait à ce qui allait suivre.
Une seconde mi-temps encore plus difficile
Le retour des vestiaires n’a apporté aucune amélioration. Bien au contraire, la situation s’est aggravée. Alejandro Gomes Rodriguez a relancé l’offensive anglaise à la 55e minute, avant qu’Ezenwata, entré en jeu, ne s’offre un triplé dévastateur (58e, 69e et 80e minute).
Au-delà du score final de 8-1, c’est toute la prestation de l’équipe qui interroge. La construction du jeu, la rigueur tactique et surtout le repli défensif ont montré de graves lacunes. Des problèmes structurels qui dépassent largement les simples erreurs individuelles.
Un triste record historique
Cette défaite marque malheureusement l’histoire du football haïtien pour de mauvaises raisons. Les jeunes Grenadiers ont battu le record du nombre de buts encaissés par une sélection haïtienne en phase finale de Coupe du monde, toutes catégories confondues. Ils dépassent ainsi les sept buts concédés par l’équipe senior face à la Pologne en 1974 (7-0).
C’est aussi la plus lourde défaite de l’histoire d’Haïti en Coupe du monde. Un constat amer qui soulève des questions sur la préparation et l’encadrement de nos jeunes talents.
Une élimination presque consommée
Avec cette défaite, la sélection haïtienne U17, lanterne rouge du Groupe E avec zéro point, est virtuellement éliminée de la compétition. L’Égypte domine le groupe avec 4 points, suivie du Venezuela également à 4 unités, tandis que l’Angleterre relance ses chances avec 3 points après cette victoire.
Même dans le meilleur scénario possible en tant que meilleur troisième, les chances de qualification pour les seizièmes de finale sont désormais extrêmement minces.
Les explications décevantes du sélectionneur
Après ce naufrage, le sélectionneur Éddy César a tardé à s’exprimer devant les médias. Ses explications ont semblé peu convaincantes : « J’ai toujours dit aux jeunes qu’il est important de bien rentrer dans les matchs pour éviter ce genre de situation. Nous avons encaissé le premier but sur une action banale, due à un manque de concentration », a-t-il déclaré vaguement.
Des propos qui n’apportent guère d’éclairage sur les véritables raisons de cette débâcle et qui risquent de ne pas satisfaire les observateurs du football haïtien, tant en Haïti que dans la diaspora.
Un dernier match pour l’honneur
Il reste une dernière chance aux jeunes Grenadiers de sauver l’honneur et, pourquoi pas, d’offrir au pays sa toute première victoire en phase finale de Coupe du monde. Ce sera le 10 novembre prochain face au Venezuela, l’une des formations les plus solides du groupe.
Un défi de taille, mais c’est peut-être l’occasion de montrer un autre visage et de terminer ce Mondial sur une note plus positive. Pour les jeunes joueurs, c’est surtout l’opportunité d’apprendre de cette expérience douloureuse et de prouver qu’ils ont du caractère.
Le football haïtien traverse une période difficile, mais c’est dans l’adversité que se forgent les champions de demain. Rendez-vous lundi pour voir si nos jeunes Grenadiers sauront rebondir.
