Huguens Noreston, alias Noutwòp, numéro 2 du gang Gran Grif de Savien, est décédé le 16 mai 2025. Sa mort, célébrée dans l’Artibonite, ravive l’espoir d’un retour à la paix pour Haïti et sa diaspora.
La fin d’un cauchemar à Savien
Le 16 mai 2025, une nouvelle a secoué l’Artibonite : Huguens Noreston, connu sous le nom de Noutwòp, numéro 2 du redoutable gang Gran Grif de Savien, est mort dans des circonstances troubles. Souffrant depuis des mois, son décès, confirmé par des proches au journal Le Nouvelliste, marque un tournant pour une région martyrisée par la violence. De Gonaïves à Miami, où la diaspora suit de près la situation, cette annonce suscite un mélange de soulagement et d’espoir prudent pour un avenir plus sûr.
De protecteur à criminel
Les origines d’un gang
Originaire de Blain, dans la commune de Petite-Rivière de l’Artibonite, Noutwòp était l’un des fondateurs du gang Gran Grif. À ses débuts, ce groupe, financé par des Haïtiens des États-Unis, visait à protéger les terres agricoles et le bétail contre des évadés de prison. Mais le 29 août 2018, tout bascule : un autobus est attaqué, ses passagers volés et violés. Ce jour marque la transformation de Gran Grif en une machine de terreur, semant la peur dans l’Artibonite, de Saint-Marc à Verrettes.
L’ascension de Noutwòp
Après la mort du chef Odma Louissaint en 2021, Noutwòp devient le bras droit du nouveau leader, Lucson Élan. Connu pour sa cruauté, il se distingue par des actes d’une violence inouïe : décapitations, tortures, viols, souvent filmés et envoyés aux familles des victimes. « Il prenait plaisir à faire souffrir », rapporte Bertide Horace, porte-parole de la Commission de dialogue pour sauver l’Artibonite. Ces récits glacent le sang des Haïtiens, de Jacmel à Brooklyn, où la diaspora pleure les victimes de cette barbarie.
Une mort mystérieuse
Les causes du décès de Noutwòp restent floues. Certains évoquent un VIH, un ulcère d’estomac ou une maladie pulmonaire, aggravés par son alcoolisme. D’autres parlent d’un « ve », une malédiction populaire. « Il gémissait, suppliant qu’on mette fin à ses jours », confie un proche, révélant l’agonie d’un homme dont les crimes ont marqué l’Artibonite. Sa famille, éloignée de ses activités criminelles, exprime un « soulagement moral », un sentiment partagé par beaucoup dans la région et au-delà, à Montréal ou à Paris.
Une lueur d’espoir pour l’Artibonite
La mort de Noutwòp est accueillie comme une victoire dans l’Artibonite, où les cris de joie résonnent. Les rumeurs selon lesquelles d’autres leaders de Gran Grif seraient affaiblis renforcent cet optimisme. « C’est comme si le karma frappait », murmure-t-on dans les marchés de Petite-Rivière. Pour les Haïtiens de la diaspora, qui soutiennent les efforts de reconstruction via des collectes de fonds, cette nouvelle ravive l’espoir d’un retour à la paix, permettant aux paysans de cultiver sans crainte et aux familles de vivre sans peur.
Un passé douloureux, un avenir à construire
Le parcours de Noutwòp incarne une tragédie haïtienne : un groupe créé pour protéger, devenu bourreau de son propre peuple. En ce 19 mai 2025, au lendemain de la Fête du Drapeau, sa mort nous interpelle. Haïtiens de Port-au-Prince, de l’Artibonite ou de New York, saisissons cette chance de rebâtir une Haïti sûre et unie. Et si, ensemble, nous transformions ce soulagement en un élan pour la justice et la paix ? À nous d’agir, ici et dans la diaspora.