Une famille du Sud d’Haïti endeuillée à nouveau. Me Pierre Antoine Borgat, figure respectée du barreau des Cayes et ancien dirigeant économique, a été abattu jeudi soir dans des circonstances qui rappellent douloureusement l’assassinat de son frère il y a deux mois. L’insécurité continue de frapper les élites locales.
Un homme d’affaires et de droit fauché en pleine rue
Dans la soirée du jeudi 19 juin, vers les environs de 7h, Me Pierre Antoine Borgat circulait dans la zone de Dexia, aux Cayes, quand des individus armés non identifiés ont ouvert le feu sur lui. L’avocat, qui exerçait au barreau des Cayes depuis de nombreuses années, a reçu au moins quatre balles selon les premières informations.
Transporté d’urgence vers l’hôpital le plus proche, ses blessures étaient trop graves. Il a rendu son dernier souffle malgré les efforts du personnel médical pour le sauver.
Une famille décimée par la violence
Ce qui rend cette tragédie encore plus poignante, c’est qu’elle survient seulement deux mois après l’assassinat de Gerson Borgat, le frère de la victime. Lui aussi avait été tué par balle dans la même ville des Cayes, témoignant de la spirale de violence qui touche particulièrement les familles influentes du département du Sud.
Me Pierre Antoine Borgat n’était pas seulement un avocat respecté. Il avait également présidé la Chambre de commerce et d’industrie du Sud, une institution clé pour le développement économique de la région. Son parcours professionnel et son engagement dans la communauté faisaient de lui une figure connue et respectée, tant dans les milieux judiciaires qu’économiques.
L’insécurité gangrène le Sud d’Haïti
Cet assassinat s’inscrit dans la vague de violence qui secoue Haïti depuis plusieurs années, touchant désormais bien au-delà de la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Les Cayes, chef-lieu du département du Sud, n’échappent plus aux attaques ciblées contre les personnalités locales.
Pour beaucoup d’Haïtiens vivant à l’étranger, ces nouvelles rappellent l’urgence de la situation dans leur pays d’origine. Les professionnels du droit, les hommes d’affaires et les leaders communautaires deviennent des cibles privilégiées, créant un climat de terreur qui paralyse le développement local.
Combien d’autres vies devront être fauchées avant que la sécurité ne redevienne une réalité en Haïti ? L’assassinat de Me Borgat, après celui de son frère, pose une question douloureuse : qui sera le prochain sur cette liste macabre qui n’en finit plus de s’allonger ?