Port-au-Prince, 1er avril 2025 – Face à une insécurité grandissante et à l’inaction perçue des autorités, les habitants de plusieurs quartiers de la capitale haïtienne annoncent une journée de mobilisation massive ce mercredi 2 avril 2025. De Canapé-Vert à Carrefour-Feuilles, en passant par Débussy, Pacot et Christ-Roi, la population entend faire entendre sa voix et réclamer des solutions concrètes face à la montée en puissance des gangs armés.
Un Cri d’Alerte Face à l’Insécurité
Depuis plusieurs mois, des milliers d’Haïtiens sont contraints d’abandonner leurs foyers, fuyant la violence des gangs qui étendent leur emprise sur la capitale. Les déplacés internes, vivant dans des conditions précaires, dénoncent l’immobilisme du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et du gouvernement, accusés de ne pas agir efficacement pour rétablir l’ordre.
« Nous vivons sous la menace constante des gangs. Il est temps que les autorités assument leurs responsabilités », s’insurge Etzer Jean, l’un des organisateurs du mouvement.
Une Mobilisation qui s’Intensifie
Les organisateurs de la manifestation du 2 avril appellent à une mobilisation pacifique mais déterminée. Dans les camps de déplacés, des consignes fermes ont été données, notamment l’interdiction aux ONG d’intervenir dans les abris ce jour-là, afin de concentrer l’attention sur les revendications sécuritaires.
Ce nouveau soulèvement citoyen fait suite à une précédente mobilisation, le 28 mars dernier, où des protestataires avaient bloqué plusieurs artères de Port-au-Prince. Des barricades de pneus enflammés avaient notamment paralysé la route de Bourdon, avant une intervention musclée des forces de l’ordre à coups de gaz lacrymogène.
Une Pression Populaire qui Monte
Alors que les tensions ne cessent de croître, la colère populaire se transforme en mouvement de résistance contre l’insécurité galopante. Le 19 mars, une manifestation similaire avait dégénéré en violents affrontements, traduisant l’exaspération croissante de la population face à la crise sécuritaire.
« Nous n’allons pas nous taire. Nous voulons récupérer nos quartiers et vivre en paix ! », martèle un manifestant déterminé.
À quelques heures de la nouvelle mobilisation, la question reste entière : le gouvernement entendra-t-il enfin l’appel pressant des citoyens, ou faudra-t-il encore une escalade des tensions avant une réaction concrète ?