L’ULCC frappe fort dans le Nord-Est ! L’ex-maire Luma Démétrius et trois autres hauts responsables sont désormais derrière les barreaux pour détournement de fonds publics. Une affaire qui soulève encore une fois la question brûlante de la corruption qui gangrène nos institutions.
Un coup de filet qui fait du bruit
Ce mardi 17 septembre, la nouvelle a fait l’effet d’une bombe dans le Nord-Est : Luma Démétrius, l’ancien maire de Ouanaminthe, s’est retrouvé menotté aux poignets après son audition à l’Unité de Lutte contre la Corruption (ULCC). Il n’était pas seul dans cette galère. Marie Hordelyne Thérésa Alténor St-Vil, directrice départementale du MTPTC, Jose Laguerre, ex-directeur du marché frontalier, et Kénox Célicourt, ancien responsable du marché communal, ont également pris le chemin de la prison de Fort-Liberté.
Pour nos compatriotes qui connaissent bien cette zone frontalière stratégique avec la République dominicaine, cette arrestation ne surprend qu’à moitié. Ouanaminthe, véritable poumon économique de la région grâce à ses échanges commerciaux, a toujours été au cœur de nombreuses rumeurs concernant la gestion des fonds publics.
Des accusations lourdes qui ne passent pas
L’ULCC ne fait pas dans la dentelle : détournement de biens publics, abus de fonctions, prise illégale d’intérêts, favoritisme, faux et usage de faux. Le menu est copieux ! Au cœur du scandale, la reconstruction de la place publique de Ouanaminthe et la gestion des marchés frontalier et communal. Des projets qui devaient améliorer la vie des citoyens mais qui auraient plutôt rempli les poches de certains.
Pour ceux qui vivent à l’étranger et qui suivent de loin l’évolution de notre pays, cette affaire rappelle malheureusement d’autres scandales récents. De PetroCaribe aux détournements dans la gestion de l’aide humanitaire, la liste s’allonge sans cesse, alimentant la colère légitime de nos concitoyens.
Un signal fort ou un coup d’épée dans l’eau ?
Cette opération intervient à un moment crucial où la patience du peuple haïtien arrive à bout. Nos compatriotes de la diaspora, qui envoient régulièrement des fonds au pays, se posent légitimement des questions sur l’utilisation de leurs sacrifices. Pendant ce temps, ceux qui restent au pays voient leurs conditions de vie se dégrader jour après jour.
Le substitut du gouvernement Me Luccius Jean-Louis a ordonné la mise en garde à vue des quatre prévenus. Mais la vraie question reste : cette fois-ci, la justice ira-t-elle jusqu’au bout ? Trop souvent, nous avons vu de beaux coups de communication se transformer en pétards mouillés.
L’affaire de Ouanaminthe pourrait-elle marquer un tournant dans la lutte contre la corruption en Haïti ? Ou ne sera-t-elle qu’une énième illustration de l’impunité qui ronge nos institutions ? Seul l’avenir nous le dira, mais une chose est sûre : le peuple haïtien, ici et ailleurs, observe attentivement.