L’ouragan Melissa, désormais de catégorie 5, dévaste les départements du sud d’Haïti avec des vents de 280 km/h. Le gouvernement mobilise tous ses moyens tandis que des centaines de familles sont évacuées vers des abris d’urgence.
C’est un monstre climatique qui s’abat sur Haïti. L’ouragan Melissa, qui a atteint la redoutable catégorie 5 avec des vents frôlant les 280 km/h, frappe durement les départements du Grand Sud, ravivant les douloureux souvenirs de Matthew en 2016. Face à cette menace extrême, le gouvernement du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a décrété l’alerte rouge et mobilisé l’ensemble du dispositif national d’urgence.Dans un communiqué publié ce lundi, les autorités expriment leur « profonde sympathie » envers toutes les victimes de cette catastrophe qui endeuille à nouveau le pays. « Nos pensées accompagnent les familles éprouvées, celles qui ont perdu un être cher, et toutes celles et ceux dont les biens et les moyens de subsistance ont été durement touchés », peut-on lire dans le document officiel.
Une mobilisation nationale face à l’urgence
Dès l’émission des premières alertes météorologiques, le gouvernement a actionné le système national de gestion des risques et des désastres. Le Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales (MICT), le Ministère des Travaux Publics (MTPTC) et la Direction Générale de la Protection Civile (DPC) sont déployés sur le terrain, travaillant de concert avec les autorités locales pour organiser les évacuations et garantir l’accès aux services essentiels.
Des centaines de personnes ont déjà été déplacées vers des abris temporaires, une opération supervisée par la Protection Civile et les forces de sécurité. Pour beaucoup d’Haïtiens, ces scènes d’évacuation rappellent les images traumatisantes d’ouragans passés qui ont laissé des cicatrices profondes dans la mémoire collective, que ce soit en Haïti ou au sein de la diaspora qui suit avec angoisse l’évolution de la situation depuis l’étranger.
Un appel à la responsabilité collective
Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et le gouvernement lancent un appel solennel à la population : respecter strictement les consignes de sécurité pour préserver des vies. « La vigilance et la responsabilité collective sont essentielles en ce moment critique », insistent les autorités, conscientes que chaque heure compte dans ce type de catastrophe.
Le gouvernement assure rester « pleinement mobilisé, à pied d’œuvre » pour protéger et accompagner la population haïtienne dans cette épreuve. Il remercie également les partenaires internationaux et les acteurs locaux qui ont déjà manifesté leur solidarité et leur soutien.
Solidarité caribéenne face à Melissa
Au-delà des frontières nationales, Haïti tend la main à ses voisins caribéens. Le gouvernement adresse « une pensée fraternelle et empreinte d’émotion » à la Jamaïque, qui s’apprête à son tour à affronter la furie de Melissa. Cette solidarité régionale rappelle que dans la Caraïbe, les tempêtes ne connaissent pas de frontières et que l’union fait la force face aux calamités naturelles.
« Haïti se tient à leurs côtés dans cette épreuve », affirme le communiqué, soulignant les liens indéfectibles qui unissent les peuples de la région face aux défis climatiques croissants.
Reconstruire et renforcer la résilience
Dans sa conclusion, le gouvernement réaffirme sa « détermination à soutenir la reconstruction » et à « renforcer la résilience nationale ». Un engagement qui résonne particulièrement pour un pays régulièrement frappé par des catastrophes naturelles et qui peine encore à se relever des chocs passés.
L’ouragan Melissa nous rappelle une fois de plus la vulnérabilité d’Haïti face aux phénomènes climatiques extrêmes. Alors que le Grand Sud compte ses blessures, une question s’impose à tous : comment renforcer durablement notre capacité à faire face à ces catastrophes de plus en plus violentes ? La réponse exigera bien plus que des mesures d’urgence — elle nécessitera un engagement collectif, des ressources pérennes et une vraie volonté politique de bâtir un pays résilient.
