Après une dispute publique retentissante avec Donald Trump, Elon Musk présente ses excuses et supprime ses publications les plus virulentes. Un conflit entre géants qui rappelle aux Haïtiens que même au sommet du pouvoir, les alliances peuvent voler en éclats du jour au lendemain.
Le spectacle était surréaliste : l’homme le plus riche du monde (400 milliards de dollars de fortune) contre l’homme le plus puissant du monde, s’invectivant publiquement sur les réseaux sociaux sous les yeux ébahis de la planète entière. Mercredi 11 juin, Elon Musk a finalement battu en retraite, reconnaissant être « allé trop loin » dans ses attaques contre Donald Trump.
Quand l’orgueil précède la chute
« Je regrette certains de mes messages sur le président la semaine dernière. Ils sont allés trop loin », a publié le milliardaire sur X (ex-Twitter). Une volte-face qui intervient après qu’il ait supprimé plusieurs de ses publications les plus incendiaires, notamment celle où il accusait Trump d’être impliqué dans l’affaire Jeffrey Epstein ou encore son appel à destituer le président américain.
Pour nous Haïtiens, habitués aux retournements politiques spectaculaires et aux alliances qui se font et se défont, ce psychodrame américain n’est pas sans rappeler certaines scènes de notre propre théâtre politique. Combien de fois avons-nous vu des alliés d’hier devenir les ennemis jurés d’aujourd’hui ?
De l’amour à la haine : chronique d’une rupture annoncée
Tout avait pourtant si bien commencé entre les deux hommes. Musk avait massivement soutenu Trump pendant sa campagne, investissant des millions de dollars et son influence sur les réseaux sociaux. En retour, le président l’avait nommé responsable du DOGE, cette commission chargée de « faire fondre » les dépenses fédérales.
Mais comme dans nos propres sagas politiques haïtiennes, l’ego et les intérêts divergents ont eu raison de cette belle amitié. Tout a dégénéré quand Musk a qualifié d' »abomination répugnante » le projet de loi budgétaire de Trump. La riposte présidentielle ne s’est pas fait attendre.
Le choc des titans version 2025
« Il est devenu fou », avait lâché Trump, menaçant de supprimer les subventions aux entreprises de Musk. Ce dernier avait alors sorti l’artillerie lourde, revendiquant le mérite de l’élection présidentielle : « C’est grâce à moi, à mon soutien et à mes dollars, que Trump est aujourd’hui assis dans le Bureau ovale. »
Cette phrase résonne étrangement pour nous Haïtiens qui avons souvent entendu des hommes d’affaires ou des personnalités influentes revendiquer avoir « fait » tel ou tel président. La différence ici, c’est que Musk l’a dit publiquement, devant le monde entier.
L’arrogance punie par la réalité du pouvoir
L’épisode le plus révélateur reste peut-être cette déclaration de Musk : « Trump a encore trois ans et demi en tant que président. Moi, je serai là pour encore 40 ans. » Une arrogance qui rappelle celle de certains oligarques qui se croient au-dessus des gouvernements… jusqu’à ce que la réalité du pouvoir politique les rattrape.
Car c’est bien ce qui s’est passé : face aux menaces concrètes pesant sur ses entreprises (Tesla, SpaceX, Neuralink), Musk a rapidement compris que sa fortune, aussi colossale soit-elle, ne fait pas le poids face au pouvoir exécutif américain.
Les leçons d’un psychodrame planétaire
Cette réconciliation forcée de Musk nous enseigne plusieurs choses. D’abord, que même dans les démocraties les plus établies, les relations entre pouvoir politique et pouvoir économique restent complexes et fragiles. Ensuite, que l’orgueil peut conduire aux pires excès, même les plus puissants de ce monde.
Pour nous Haïtiens, qui vivons quotidiennement les conséquences des conflits entre nos élites, ce spectacle américain nous rappelle que partout dans le monde, les ego surdimensionnés et les ambitions personnelles peuvent compromettre l’intérêt général. La différence, c’est qu’aux États-Unis, les institutions semblent assez solides pour contenir ces excès. Chez nous, hélas, les conséquences sont souvent bien plus dramatiques pour la population.
Cette histoire nous interroge : jusqu’à quand accepterons-nous que les querelles de nos élites se fassent au détriment de notre développement collectif ?