Le ministère de l’Éducation nationale annonce officiellement la rentrée des classes pour le 1er octobre 2025, avec 186 jours d’apprentissage programmés. Une décision courageuse dans un contexte où l’insécurité continue de perturber le système éducatif haïtien, particulièrement dans les zones sous état d’urgence.
Malgré le climat d’insécurité qui secoue le pays, le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) maintient le cap : la rentrée scolaire 2025-2026 aura bien lieu le mercredi 1er octobre. Cette annonce, faite jeudi 7 août via un communiqué officiel, témoigne de la volonté des autorités de préserver l’avenir éducatif des jeunes Haïtiens.
Un calendrier ambitieux dans un contexte difficile
Le calendrier dévoilé prévoit 186 jours de classe répartis selon les niveaux : 844 heures pour le préscolaire, 930 heures pour l’école fondamentale et 1 116 heures pour le secondaire. Onze jours de congé sont également programmés, montrant une planification qui se veut équilibrée entre apprentissage et repos.
Les examens d’État, moments cruciaux pour les familles haïtiennes, sont fixés du 6 au 9 juillet 2026 pour les élèves de 9e AF, et du 13 au 17 juillet pour le baccalauréat. Pour nos compatriotes de la diaspora qui suivent de près les études de leurs enfants ou neveux restés au pays, ces dates représentent des échéances importantes à retenir.
Des défis particuliers pour les zones sinistrées
Le MENFP reconnaît implicitement les difficultés en annonçant des « actions prioritaires » pour accompagner les institutions en difficulté, particulièrement dans l’Ouest, le Centre et l’Artibonite – ces mêmes départements qui viennent d’être placés sous état d’urgence sécuritaire.
Cette coïncidence géographique n’est pas anodine : ce sont précisément ces zones où de nombreuses écoles ont dû fermer ou fonctionner au ralenti à cause de l’insécurité, laissant des milliers d’enfants sans accès à l’éducation.
La récupération des écoles occupées : un défi concret
Parmi les initiatives évoquées, la « récupération des sites scolaires occupés par les personnes déplacées internes » illustre parfaitement la complexité de la situation. Comment déloger des familles qui ont trouvé refuge dans les écoles sans alternatives d’hébergement ? Cette problématique touche particulièrement nos compatriotes les plus vulnérables, pris entre la nécessité de se protéger et le droit à l’éducation de leurs enfants.
Des projets ambitieux sur le long terme
Au-delà de l’urgence, le ministère affiche des ambitions : réforme curriculaire, développement de l’enseignement technologique, extension des cantines scolaires, distribution du « Liv inik ». Des projets qui font écho aux préoccupations de la diaspora haïtienne, souvent critique envers le système éducatif national et parfois contrainte d’envoyer ses enfants étudier à l’étranger.
La mention du dialogue avec les syndicats laisse également entrevoir les tensions sociales qui traversent le secteur éducatif, entre revendications salariales des enseignants et contraintes budgétaires de l’État.
Cette rentrée du 1er octobre sera-t-elle vraiment effective dans toutes les régions du pays ? Pour les parents haïtiens, qu’ils vivent à Port-au-Prince, dans les provinces ou à l’étranger, l’enjeu dépasse le simple calendrier scolaire. Il s’agit de savoir si l’État haïtien pourra tenir ses engagements éducatifs dans un contexte où la survie quotidienne reste souvent la priorité. Une chose est sûre : l’avenir d’une génération entière se joue dans cette capacité à maintenir les écoles ouvertes, coûte que coûte.