L’étau se resserre autour de plusieurs figures politiques haïtiennes. L’Union européenne a annoncé, ce 15 décembre 2025, l’imposition de nouvelles sanctions contre l’ancien président Joseph Michel Martelly ainsi que les ex-sénateurs Youri Latortue et Rony Célestin, pour violations graves des droits humains et liens présumés avec des gangs armés.
Dans un communiqué publié par le Conseil de l’Union européenne, Bruxelles accuse ces anciens responsables politiques d’avoir armé, financé ou soutenu des groupes criminels à des fins politiques, contribuant ainsi à l’aggravation de l’insécurité en Haïti.
Le cas de Rony Célestin est particulièrement lourd. Déjà cité dans des affaires de contrebande et d’activités criminelles, l’ancien sénateur est désormais présenté par l’UE comme étant responsable de l’orchestration du meurtre du journaliste Néhémie Joseph, assassiné après avoir dénoncé ses pratiques illégales et des faits de corruption. Une accusation qui vient renforcer les soupçons longtemps évoqués dans l’opinion publique, sans suites judiciaires locales.
Les sanctions européennes s’étendent également au gang 5 Segond, basé à Village-de-Dieu, à Port-au-Prince. Le groupe est tenu pour responsable d’une longue liste d’exactions : vols à main armée, viols, enlèvements, assassinats, extorsions, entrave à l’aide humanitaire, ainsi que trafic d’armes et de stupéfiants.
Concrètement, les personnes et entités visées font l’objet d’un gel de leurs avoirs dans l’Union européenne. Il est désormais interdit à toute personne ou organisation européenne de leur fournir, directement ou indirectement, des fonds, des ressources économiques ou des actifs financiers. Les sanctionnés sont également frappés d’une interdiction de voyager dans l’ensemble des pays membres de l’UE.
Ces mesures s’inscrivent dans une continuité. Michel Martelly, Youri Latortue et Rony Célestin avaient déjà été sanctionnés par les États-Unis et le Canada pour leur implication présumée dans des réseaux criminels et de corruption. L’Union européenne vient ainsi renforcer un front international de plus en plus explicite contre ce qu’elle considère comme les connexions politiques de la violence armée en Haïti.

