Matiado Vilmé, la courageuse journaliste de VOA Kreyòl qui a bravé les balles pour secourir ses confrères à l’Hôpital général, livre aujourd’hui son combat le plus difficile : vaincre un cancer du côlon qui menace de s’étendre. Sans radiothérapie à l’étranger, cette femme de 35 ans qui a consacré sa vie à informer les Haïtiens risque de perdre la sienne.
Une guerrière face à la maladie
Depuis près de deux ans, Matiado Vilmé mène un combat silencieux contre un ennemi redoutable : le cancer du côlon. Cette journaliste de 35 ans, connue pour sa détermination à couvrir l’actualité haïtienne malgré tous les dangers, fait aujourd’hui face à son plus grand défi personnel.
En juillet 2024, une intervention chirurgicale avait donné de l’espoir. Dix-huit séances de chimiothérapie ont suivi, épuisant son corps mais pas sa volonté de s’en sortir. Malheureusement, les derniers examens révèlent une vérité difficile à accepter : la maladie pourrait s’être propagée aux os.
Cette nouvelle donne un caractère d’urgence absolue à son cas. L’équipe médicale recommande désormais une radiothérapie spécialisée, un traitement qui pourrait lui sauver la vie. Le hic ? Cette technologie n’existe tout simplement pas en Haïti.
L’héroïne du 24 décembre a besoin d’héros
Pour ceux qui suivent l’actualité haïtienne, le nom de Matiado Vilmé évoque immédiatement courage et dévouement. Cette journaliste tout-terrain de VOA Kreyòl s’est forgé une réputation en couvrant sans relâche les catastrophes naturelles, l’insécurité galopante et les épidémies qui frappent le pays.
Mais c’est son geste héroïque du 24 décembre dernier qui restera gravé dans les mémoires. Alors que des journalistes étaient pris au piège des tirs de bandits armés à l’Hôpital général, Matiado n’a pas hésité une seconde. Elle a bravé les balles pour porter secours à ses confrères et consœurs blessés, leur administrant les premiers soins qui ont peut-être sauvé des vies.
Ce jour-là, elle était celle qui secourait. Aujourd’hui, c’est elle qui a besoin d’être secourue.
Un système de santé qui abandonne ses citoyens
Le cas de Matiado illustre crûment les limites dramatiques du système de santé haïtien. Face à un cancer nécessitant une radiothérapie, les options se résument à une seule : quitter le pays ou mourir.
Cette réalité amère, des milliers de familles haïtiennes la vivent chaque année. Combien de vies auraient pu être sauvées si Haïti disposait des équipements médicaux de base ? Combien de talents perdus faute de moyens ?
Pour Matiado, l’évacuation sanitaire représente aujourd’hui l’unique planche de salut. Mais les coûts – déplacement, hébergement, traitement – dépassent largement les moyens d’une journaliste haïtienne, même talentueuse.
Comment aider une héroïne du journalisme
Face à cette urgence vitale, un élan de solidarité s’organise. Ses proches ont lancé une campagne de collecte de fonds sur plusieurs plateformes :
Pour les dons depuis Haïti :
- Sogebank (gourdes) : 1201248133 – Johnny Fils-Aimé
- Unibank (dollars) : 272-2016-27003897 – Johnny Fils-Aimé
- MonCash : 3926-4176 – Johnny Fils-Aimé
Pour la diaspora :
- GoFundMe : Lien de la campagne
Chaque don, même modeste, peut faire la différence. Car sauver Matiado, c’est aussi préserver une voix essentielle du journalisme haïtien, une femme qui a risqué sa vie pour informer et secourir.
Une course contre la montre
Le temps presse pour Matiado Vilmé. Chaque jour qui passe sans traitement approprié diminue ses chances de survie. Cette femme qui a consacré sa carrière à raconter les histoires des autres mérite que sa propre histoire ait une fin heureuse.
Dans la diaspora comme en Haïti, nombreux sont ceux qui connaissent son travail, son courage, son engagement. Aujourd’hui, elle compte sur cette communauté qu’elle a si fidèlement servie pour l’aider à surmonter cette épreuve.
Le combat de Matiado Vilmé est aussi le nôtre. C’est celui d’un peuple qui refuse de laisser tomber ses héros, d’une communauté qui sait reconnaître ceux qui se sont battus pour elle. Alors que les bandits sèment la terreur et que l’État faillit, il appartient aux citoyens ordinaires de montrer que la solidarité haïtienne peut encore accomplir des miracles. Pour Matiado, pour le journalisme haïtien, pour nous tous.