La Cour suprême autorise aujourd’hui, 19 mai 2025, l’administration Trump à révoquer le TPS de milliers de Vénézuéliens, une décision qui alarme les Haïtiens en Floride et dans la diaspora. Quel avenir pour nos communautés migrantes ?

Un verdict qui change la donne

Ce lundi 19 mai 2025, la Cour suprême des États-Unis a tranché en faveur de l’administration Trump, lui permettant de révoquer le Statut de Protection Temporaire (TPS) de plus de 300 000 Vénézuéliens, principalement établis en Floride. Cette décision, qui annule une injonction fédérale protégeant ces migrants, menace leur droit de travailler légalement et ouvre la voie à leur expulsion. Pour les Haïtiens, en Haïti comme dans la diaspora de Miami, New York ou Montréal, ce verdict fait l’effet d’un séisme, ravivant les craintes autour de la pérennité de leur propre TPS.

Le TPS, un bouclier fragilisé

Une victoire pour Trump

L’administration Trump a plaidé que la révocation du TPS relevait de son autorité exclusive en matière d’immigration, un argument validé par la Cour suprême. Ce succès judiciaire fait suite à une bataille lancée après que la secrétaire à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, a annulé en février 2025 une prolongation du TPS accordée par Joe Biden jusqu’en octobre 2026. Le juge fédéral Edward M. Chen, à San Francisco, avait bloqué cette révocation, dénonçant des « stéréotypes racistes » dans la décision de Noem. Mais la Cour suprême a renversé ce jugement, laissant les Vénézuéliens dans une précarité immédiate.

Des conséquences dramatiques

Pour les Vénézuéliens, qui ont fui la crise économique et politique sous Nicolas Maduro, la perte du TPS est une catastrophe. Dès avril 2025, environ 350 000 d’entre eux pourraient perdre leur permis de travail, suivis de 250 000 autres en septembre. Sans ce statut, ils risquent la détention et l’expulsion, un scénario qui rappelle les angoisses des Haïtiens sous TPS. À Little Haiti, à Miami, où Haïtiens et Vénézuéliens partagent des quartiers vibrants, l’inquiétude est à son comble. « Si ça leur arrive, qu’est-ce qui nous protège ? », s’interroge Marie, une coiffeuse haïtienne de North Miami.

Un écho profond pour les Haïtiens

Cette décision résonne particulièrement dans la communauté haïtienne, dont beaucoup dépendent du TPS pour vivre et travailler aux États-Unis. En Floride, où Haïtiens et Vénézuéliens cohabitent dans des quartiers comme North Miami ou Little Havana, la solidarité s’intensifie. « On vit les mêmes peurs, les mêmes espoirs », confie Jean, un chauffeur haïtien à Fort Lauderdale. En Haïti, de Port-au-Prince à Cap-Haïtien, les réseaux sociaux bruissent de débats sur les politiques migratoires américaines, cruciales pour les familles qui comptent sur les transferts de fonds de la diaspora.

L’administration Trump, qui a accéléré les déportations en ciblant des programmes comme le Humanitarian Parole de Biden, alimente ces craintes. Les Haïtiens de Jacmel à Boston redoutent que leur TPS soit le prochain sur la liste, menaçant des communautés entières.

Une décision controversée

Les avocats de Trump ont défendu la révocation comme une mesure « rationnelle », niant toute discrimination et invoquant la présence de membres du gang vénézuélien Tren de Aragua parmi les bénéficiaires du TPS. Cependant, le juge Chen avait balayé ces arguments, soulignant l’absence de preuves liant le TPS à des menaces sécuritaires. Il avait accusé Noem de s’appuyer sur des préjugés, une critique qui trouve un écho chez les Haïtiens, souvent victimes de stéréotypes dans les débats sur l’immigration aux États-Unis.

Une lutte qui continue

La National TPS Alliance et sept Vénézuéliens ont porté ce combat en justice, dénonçant une décision « illégale » et « discriminatoire ». Leur détermination inspire les associations haïtiennes, qui se mobilisent à Laval, Paris ou Port-de-Paix pour défendre les droits des migrants. « Cette injustice nous concerne tous », affirme un militant haïtien à Brooklyn, où des collectes de fonds soutiennent les familles menacées d’expulsion. En Haïti, des voix s’élèvent pour appeler à une solidarité régionale avec les Vénézuéliens, un geste qui pourrait renforcer les liens entre les deux peuples.

Un appel à l’unité

En ce 19 mai 2025, au lendemain de la Fête du Drapeau, la révocation du TPS vénézuélien nous rappelle la fragilité des rêves migrants. Haïtiens de Pétion-Ville, de Gonaïves ou de la diaspora, unissons-nous pour soutenir nos voisins vénézuéliens et protéger nos droits. Et si, face à cette tempête, notre solidarité devenait notre plus grande force ? À nous d’agir, ici et à l’étranger, pour un avenir où chaque migrant trouve sa place.

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