L’agent de police a succombé à ses blessures lors d’une mission à haut risque dans la capitale, illustrant le sacrifice quotidien des forces de l’ordre haïtiennes
Port-au-Prince, 6 juin 2025 – La guerre silencieuse que mènent nos forces de l’ordre contre le banditisme a encore coûté la vie à l’un de nos héros. L’agent Hilaire Esdras du SWAT est décédé mercredi 4 juin des suites d’une blessure par balle au cou, contractée lors d’une intervention à Pacot, dans la capitale.
Un sacrifice dans l’exercice du devoir
Hilaire Esdras, agent 1 du Groupe d’Intervention de la Police Nationale d’Haïti (GIPNH/SWAT), participait à une mission à haut risque quand un projectile l’a mortellement atteint à la gorge. Malgré une prise en charge rapide, le valeureux policier n’a pas survévu à ses blessures, rejoignant la longue liste des agents tombés au champ d’honneur.
Cette tragédie rappelle cruellement le prix que paient quotidiennement nos forces spéciales dans leur combat contre les gangs armés qui terrorisent la population. Chaque intervention de ces unités d’élite représente un risque mortel face à des criminels lourdement armés et sans scrupules.
Le CPT rend hommage à un héros de la Nation
Dans un communiqué empreint d’émotion, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) a rendu un hommage appuyé au policier disparu. « Le CPT s’incline respectueusement devant la mémoire de ce héros », peut-on lire dans la note officielle.
« Le sacrifice consenti par ce fils de la Nation, tombé en protégeant ses concitoyens, symbolise le courage et le sens du devoir des forces de l’ordre », souligne le communiqué. Ces mots résonnent avec force dans un pays où les agents de police font face quotidiennement à des adversaires mieux équipés qu’eux.
Le CPT a également exprimé ses condoléances à la famille endeuillée, à l’ensemble de la Police nationale d’Haïti et particulièrement aux compagnons d’armes d’Hilaire Esdras au sein du SWAT. Ces hommes et femmes continuent de risquer leur vie pour protéger leurs concitoyens.
Pacot : une zone de tous les dangers
La mort d’Hilaire Esdras s’inscrit dans une série tragique d’événements violents qui ont frappé le quartier de Pacot ces dernières semaines. Cette zone de la capitale est devenue un théâtre d’affrontements meurtriers entre forces de l’ordre et groupes armés.
Le 23 avril dernier, cinq membres d’une brigade de vigilance du Canapé-Vert avaient déjà payé de leur vie leur engagement pour la sécurité. Ces hommes tentaient de déloger des bandits qui avaient investi le quartier quand ils sont tombés dans une embuscade soigneusement orchestrée.
Selon les témoignages recueillis, les brigadiers ont été pris au piège par les criminels dans une attaque d’une violence extrême. Plusieurs ont péri sur place, d’autres ont été grièvement blessés, illustrant la brutalité à laquelle font face ceux qui osent défier les gangs.
Un engagement qui inspire malgré le deuil
Pour le CPT, l’engagement de l’agent Esdras doit servir de source d’inspiration « pour celles et ceux qui poursuivent le combat quotidien pour la sécurité du pays ». Ces paroles, bien que teintées de douleur, soulignent la détermination des autorités à poursuivre la lutte.
L’institution présidentielle réaffirme son « soutien à l’institution policière dans sa mission de protection du peuple haïtien », un engagement qui devra se traduire par des moyens concrets pour les forces de l’ordre.
Le poids du sacrifice sur les familles
Derrière chaque agent tombé se cache une famille brisée, des enfants orphelins, des épouses devenues veuves. La mort d’Hilaire Esdras rappelle que la crise sécuritaire haïtienne a un visage humain, fait de larmes et de deuils qui frappent les foyers des héros ordinaires.
Ces familles, qui acceptent que leurs proches risquent leur vie pour la collectivité, méritent plus que des condoléances. Elles attendent un soutien concret et durable de la part des autorités.
L’urgence d’une stratégie efficace
La multiplication des pertes dans les rangs des forces de l’ordre pose des questions cruciales sur la stratégie adoptée face aux gangs. Comment protéger efficacement ceux qui nous protègent ? Comment éviter que d’autres Hilaire Esdras ne tombent dans l’exercice de leur devoir ?
Ces interrogations prennent une résonance particulière alors que le président du CPT Fritz Alphonse Jean visitait vendredi même la direction générale de la PNH pour discuter de « nouvelles approches » dans la lutte contre la criminalité.
Un héros parmi tant d’autres
Hilaire Esdras rejoint la liste déjà trop longue des agents de police morts en service. Son sacrifice, comme celui de ses collègues tombés avant lui, ne doit pas être vain. Il nous rappelle que derrière l’uniforme se cachent des hommes et des femmes ordinaires qui accomplissent des actes extraordinaires.
En ces heures sombres, la mémoire d’Hilaire Esdras doit nous rassembler autour de nos forces de l’ordre. Car si nous voulons reconquérir notre pays, c’est grâce au courage de ces héros anonymes qui acceptent de mourir pour que nous puissions vivre en paix.
Paix à l’âme d’Hilaire Esdras. Ses concitoyens n’oublieront pas son sacrifice.