Le 19 mai 2025, des personnes vivant avec le VIH ont manifesté pacifiquement à Port-au-Prince pour réclamer l’accès aux traitements antirétroviraux, bloqués par la suspension de l’aide américaine. Une crise sanitaire silencieuse qui touche Haïti et interpelle sa diaspora.
Une mobilisation pour la survie
Le 19 mai 2025, des dizaines de personnes vivant avec le VIH (PVVIH) se sont rassemblées devant la Villa d’Accueil à Musseau, siège du Conseil présidentiel de Transition (CPT), pour un sit-in poignant. Organisée par Housing Works Haïti, cette manifestation pacifique a mis en lumière une crise alarmante : la rupture des traitements antirétroviraux (ARV) à la suite de la suspension des programmes USAID et PEPFAR par l’administration Trump. Brandissant des pancartes aux messages percutants comme « Nou vle medikaman pou viv », les manifestants ont interpellé le gouvernement haïtien et le ministre de la Santé, Sinal Bertrand, sur cette urgence vitale. Pour les Haïtiens de Jacmel à Santiago du Chili, cette mobilisation résonne comme un cri pour la dignité.
Une crise sanitaire aggravée
Depuis la suspension de l’aide internationale, des milliers de PVVIH en Haïti se retrouvent sans accès aux ARV, essentiels pour contrôler le virus et maintenir leur santé. Cette rupture met des vies en danger, particulièrement dans un pays déjà fragilisé par l’insécurité et la pauvreté. Johnny Lafleur, de Housing Works Haïti, prévient : « Sans action rapide, nous courons vers une crise humanitaire silencieuse. » À Port-au-Prince comme à Nassau, aux Bahamas, où la diaspora suit de près la situation, l’inquiétude grandit face à ce nouvel obstacle pour les plus vulnérables.
Le désespoir des patients
Daphney Delva, coordonnatrice du Foyer National des Positifs au VIH/Sida (FONAPOVIH), a porté la voix des manifestants avec émotion. « Ces médicaments ne sont pas un luxe, mais une nécessité pour vivre. Comment dire à une mère qu’elle ne peut plus se soigner ? » a-t-elle lancé. Elle dénonce l’inaction du ministère de la Santé, qui n’a ni communiqué ni proposé d’alternatives. Les patients, laissés dans l’incertitude, ressentent un profond sentiment d’abandon. Pour la diaspora à São Paulo ou Miami, ces témoignages rappellent l’urgence d’un soutien concret à Haïti.
Un appel à l’action immédiate
Les manifestants exigent un plan d’urgence du gouvernement pour rétablir l’accès aux ARV. « Ce n’est pas une faveur, c’est un droit », insiste Daphney Delva. Cette mobilisation pacifique pourrait être suivie d’actions plus fermes si rien ne change. Dans un pays où l’insécurité et la crise institutionnelle dominent, cette nouvelle alerte sanitaire risque d’aggraver la détresse des populations, de Mirebalais à Santo Domingo.
Un défi pour Haïti et sa diaspora
La manifestation devant la Villa d’Accueil est un signal d’alarme : sans traitements, des milliers de vies sont en jeu. Alors que le gouvernement reste silencieux, la question se pose : qui prendra la responsabilité de cette crise ? À vous, Haïtiens d’Haïti, de République dominicaine, des Bahamas, du Chili ou du Brésil, de pousser pour des solutions. Comment contribuerez-vous à garantir que chaque vie compte ?