L’administration Trump envisage de confier le leadership de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS) à un autre pays que le Kenya, tout en doublant les effectifs déployés sur le territoire haïtien. Une décision qui pourrait redéfinir l’intervention internationale dans la crise sécuritaire que traverse Haïti.

Un changement de cap stratégique annoncé

Lors d’une réunion de l’Organisation des États américains (OEA) le 20 août, Kimberly J. Penland, cheffe adjointe de mission des États-Unis à l’OEA, a révélé les intentions de Washington. Selon ses déclarations rapportées par le média kényan « The Kenya Times », l’administration Trump prépare un projet de résolution pour le Conseil de sécurité de l’ONU visant à « doter correctement » Haïti des ressources nécessaires pour combattre les gangs.

Cette nouvelle approche s’inscrit dans la continuité des propositions du secrétaire général de l’ONU António Guterres, qui avait suggéré de financer l’appui logistique et opérationnel par les fonds destinés au maintien de la paix. Un mécanisme qui pourrait garantir un financement plus stable et prévisible pour les opérations sur le terrain.

Le Kenya salué mais mis sur la touche

Paradoxalement, Penland a commencé son intervention en rendant hommage au Kenya pour « son engagement, son leadership et son soutien au cours de l’année écoulée ». Elle a souligné que le pays d’Afrique de l’Est avait fait preuve de « compassion et de courage » en envoyant ses forces à des milliers de kilomètres de chez elles, « évitant ainsi l’effondrement total de l’État haïtien ».

Cette reconnaissance publique intervient alors même que Washington semble vouloir redistribuer les cartes. Si le projet de résolution est adopté par le Conseil de sécurité, les États-Unis chercheront « une participation régionale robuste afin d’assurer le leadership stratégique de la force », sans toutefois préciser quels pays pourraient prendre le relais.

Vers un renforcement des effectifs

Au-delà du changement de leadership, l’administration Trump envisage de doubler la taille des forces étrangères présentes en Haïti. Cette décision témoigne de l’ampleur du défi sécuritaire auquel fait face le pays, où les gangs contrôlent désormais une grande partie du territoire, paralysant l’économie et forçant des centaines de milliers d’Haïtiens à fuir leurs foyers.

Pour les Haïtiens de la diaspora qui suivent avec inquiétude l’évolution de la situation dans leur pays d’origine, cette annonce soulève autant d’espoir que d’interrogations. L’intervention kényane, bien que limitée, a permis de sécuriser certaines zones stratégiques de Port-au-Prince, notamment l’aéroport Toussaint Louverture, facilitant l’acheminement de l’aide humanitaire.

Cette restructuration de la mission internationale en Haïti marque-t-elle le début d’une nouvelle phase dans la lutte contre l’insécurité ? Seul l’avenir nous dira si ce changement de stratégie permettra enfin de redonner espoir aux millions d’Haïtiens qui aspirent à retrouver la paix et la stabilité.

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