Une sortie récréative entre camarades étudiants s’est muée en cauchemar samedi dernier au large de Labadie. Douze jeunes de l’Université Anténor Firmin ont perdu la vie dans un naufrage qui endeuille toute la communauté universitaire du Nord. Les recherches continuent pour retrouver huit disparus.
Le soleil brillait ce samedi 28 juin quand 27 étudiants de la Faculté des Sciences Informatiques de l’Université Anténor Firmin (UNAF) ont embarqué pour Cadras, cette bande côtière paisible près de Labadie où tant de familles haïtiennes viennent chercher un peu de répit face aux difficultés du quotidien. Personne n’imaginait que cette échappée belle tournerait au désastre.
Vers la mi-journée, la mer s’est soudainement déchaînée. Des vents violents ont surpris l’embarcation qui transportait ces jeunes pleins d’avenir. Sous l’assaut des vagues, le bateau a chaviré, projetant ses passagers dans les eaux tumultueuses de la côte nord.
Un bilan qui s’alourdit au fil des heures
Les chiffres glacent le sang : 12 étudiants ont péri noyés, 7 ont miraculeusement survécu grâce à l’intervention héroïque de pêcheurs locaux et de secouristes. Mais 8 jeunes demeurent introuvables, leurs familles oscillant entre espoir et désespoir.
La Protection Civile et la Garde côtière poursuivent leurs recherches, épaulées par des volontaires de la communauté qui n’hésitent pas à braver les flots pour tenter de ramener ces fils et filles à leurs parents. Cette solidarité rappelle combien les Haïtiens, malgré leurs épreuves, savent se serrer les coudes dans l’adversité.
Une communauté universitaire sous le choc
Sur les réseaux sociaux, les messages de condoléances affluent. Des étudiants de Port-au-Prince aux membres de la diaspora à Miami, New York ou Montréal, c’est toute la famille haïtienne qui pleure ces jeunes fauchés en pleine fleur de l’âge. L’UNAF, cette institution qui forme depuis des décennies les cadres de demain, vit ses heures les plus sombres.
Beaucoup se souviennent des sorties similaires de leur jeunesse – ces moments d’insouciance à Wahoo Bay, à Kokoye ou sur les plages de Jacmel où l’on oubliait momentanément les tracas de la vie estudiantine. Cette tragédie frappe d’autant plus qu’elle touche à ces instants de bonheur simple que chaque Haïtien chérit.
Haïti face à une succession de drames
Cette tragédie s’ajoute à une liste déjà trop longue. Après l’explosion meurtrière du camion-citerne aux Gonaïves qui a coûté la vie à cinq personnes dont trois écoliers, après les massacres perpétrés par les gangs, voilà qu’Haïti pleure encore ses enfants.
Combien de familles devront encore porter le deuil ? Combien de rêves brisés faudra-t-il compter avant que notre pays retrouve la paix et la sécurité qui permettront à sa jeunesse de s’épanouir sans crainte ?
En cette heure de deuil, nos pensées vont aux familles endeuillées et à tous ceux qui continuent d’espérer. Car au-delà de la tragédie, c’est l’avenir même d’Haïti qui sombre avec chacun de ces jeunes disparus. Quand cessera ce cycle infernal qui prive notre nation de ses forces vives ?