L’administration Trump lance une vaste opération de vérification qui pourrait toucher des milliers d’Haïtiens vivant légalement aux États-Unis. Étudiants, travailleurs, visiteurs : personne n’échappe à ce nouveau contrôle renforcé qui inquiète la diaspora.
Washington étend sa surveillance à tous les détenteurs de visas américains, une décision qui résonne particulièrement dans la communauté haïtienne établie outre-Atlantique.
L’administration de Donald Trump vient d’annoncer jeudi qu’elle passe au peigne fin plus de 55 millions de personnes possédant des visas américains valides. L’objectif ? Débusquer toute violation susceptible de conduire à une expulsion, dans le cadre d’une politique migratoire de plus en plus stricte.
Un contrôle permanent qui inquiète
Selon le Département d’État américain, tous les détenteurs de visas sont désormais soumis à un « contrôle continu ». Cette surveillance porte sur diverses infractions : dépassement de la durée de séjour autorisée, activités criminelles, menaces à la sécurité publique, ou encore liens supposés avec le terrorisme.
Pour la diaspora haïtienne, cette annonce sonne comme un signal d’alarme. Des milliers de compatriotes vivent et travaillent légalement aux États-Unis grâce à différents types de visas : étudiants poursuivant leurs études dans les universités américaines, professionnels de la santé, ingénieurs, ou encore visiteurs rendant visite à leur famille.
Les réseaux sociaux dans la ligne de mire
La nouveauté de cette opération réside dans l’ampleur des moyens déployés. Les autorités américaines scruteront désormais tous les comptes de réseaux sociaux des titulaires de visa, leurs dossiers judiciaires dans leur pays d’origine, ainsi que toute violation de la loi américaine commise sur le territoire.
Plus préoccupant encore : les nouvelles exigences imposent la désactivation des fonctions de confidentialité sur les téléphones et autres appareils électroniques lors des entretiens de visa. Une mesure qui pourrait compliquer les futures demandes de visa pour les Haïtiens souhaitant se rendre aux États-Unis.
Les chauffeurs routiers exclus
Dans une autre décision qui pourrait affecter certains membres de la communauté haïtienne, l’administration Trump a également annoncé l’arrêt immédiat de la délivrance de visas de travail aux chauffeurs de camions commerciaux étrangers. Le secrétaire d’État Marco Rubio justifie cette mesure par des préoccupations de sécurité routière et de protection de l’emploi américain.
Des révocations en forte hausse
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : depuis le retour de Trump à la Maison Blanche, le Département d’État a révoqué plus de deux fois plus de visas qu’à la même période l’année précédente. Les visas étudiants sont particulièrement visés, avec près de quatre fois plus de révocations.
Plus de 6 000 visas étudiants ont ainsi été annulés pour diverses raisons : dépassement de séjour, infractions locales, conduites en état d’ivresse, et dans 200 à 300 cas, pour des motifs liés au terrorisme.
Cette politique de durcissement migratoire place la diaspora haïtienne dans une situation délicate. Entre l’espoir de maintenir leur statut légal et la crainte d’une révocation arbitraire, beaucoup devront redoubler de vigilance. Pour nos compatriotes déjà établis aux États-Unis comme pour ceux qui rêvent encore d’y émigrer, l’Amérique de Trump dessine un paysage migratoire de plus en plus complexe à naviguer.
