Bogota, 7 février 2025 – Le président colombien Gustavo Petro a relancé le débat sur la politique mondiale en matière de drogues en appelant à la légalisation de la cocaïne. Lors d’un conseil des ministres, il a affirmé que la prohibition alimente le narcotrafic et les violences qui en découlent, une déclaration qui suscite des réactions vives à l’échelle nationale et internationale.
« La cocaïne n’est pas plus nocive que le whisky. Si elle était légale, le trafic s’effondrerait », a soutenu le chef de l’État, s’appuyant sur des études scientifiques pour justifier sa position. Selon lui, la criminalisation de cette drogue repose davantage sur des enjeux géopolitiques que sur de réels critères de santé publique.
Une industrie clandestine qui prospère
La Colombie reste le premier producteur mondial de cocaïne, avec environ 2 600 tonnes produites en 2023, selon les Nations unies. Les États-Unis, principal marché de consommation, continuent de mener une lutte acharnée contre ce commerce illicite, bien que la demande ne cesse d’augmenter. Cette contradiction met en lumière l’échec des stratégies antidrogue adoptées depuis des décennies, notamment la guerre contre les cartels qui a coûté des milliards de dollars sans enrayer la production.
Pour Gustavo Petro, il est temps de repenser ces politiques et d’explorer des solutions alternatives. Il estime que la légalisation encadrée pourrait permettre de réguler le marché, de réduire les profits des organisations criminelles et de limiter la violence qui gangrène plusieurs régions du pays.
Une position qui divise
Les déclarations du président colombien ne manquent pas de susciter la controverse. Si certains analystes soutiennent son approche en mettant en avant l’échec des politiques répressives, d’autres dénoncent une position dangereuse qui pourrait encourager la consommation et compliquer les relations diplomatiques avec les États-Unis et l’Europe.
Cette prise de position s’inscrit dans un contexte plus large où plusieurs dirigeants latino-américains remettent en question la stratégie répressive, privilégiée jusqu’ici par la communauté internationale. Reste à savoir si l’appel de Gustavo Petro trouvera un écho favorable sur la scène mondiale ou s’il restera une voix isolée dans un débat aussi sensible que complexe.