Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a lancé mercredi les ateliers techniques célébrant les 56 ans du Conseil national de télécommunications (Conatel), plaçant la transformation digitale au cœur des priorités nationales. Une étape cruciale alors qu’Haïti cherche à combler son retard numérique face aux défis sécuritaires et économiques.

Un secteur stratégique au service du développement

Créé en 1969, le Conatel traverse aujourd’hui une période charnière de son histoire. Lors de la cérémonie de lancement des ateliers techniques à Port-au-Prince, le Premier ministre a mis l’accent sur quatre axes prioritaires : la souveraineté numérique, la sécurité cyber, l’inclusion digitale et l’innovation technologique.

« Le Conatel doit se positionner comme un véritable rempart contre les cybercrimes », a déclaré M. Fils-Aimé, soulignant l’urgence de protéger les infrastructures nationales face aux menaces grandissantes. Cette préoccupation résonne particulièrement dans un contexte où les attaques informatiques se multiplient à l’échelle mondiale, touchant aussi bien les institutions publiques que les entreprises privées.

Réduire la fracture numérique : un défi majeur

L’un des enjeux les plus pressants identifiés par le chef du gouvernement concerne la réduction du fossé numérique entre les zones urbaines et rurales. Alors que Port-au-Prince et Cap-Haïtien bénéficient d’une couverture réseau relativement développée, de nombreuses communes rurales restent encore mal desservies.

Cette problématique fait écho aux préoccupations de millions d’Haïtiens de la diaspora qui peinent parfois à maintenir le contact avec leurs proches restés dans les zones reculées du pays. Pour les familles dispersées entre Montréal, Miami, New York ou Paris, l’amélioration de la connectivité nationale représente un enjeu vital pour préserver les liens familiaux et culturels.

Attirer les investissements dans un contexte difficile

Le Premier ministre a également insisté sur la nécessité de créer un cadre réglementaire attractif pour les investisseurs. Cette approche vise à dynamiser un secteur des télécommunications qui, malgré les difficultés sécuritaires actuelles, reste l’un des rares secteurs économiques encore porteurs pour le pays.

Aux côtés du directeur général du Conatel, Huguens Prévillon, et du ministre des Travaux publics, Transports et Télécommunications, Raphaël Hosty, M. Fils-Aimé a salué les efforts de modernisation déjà entrepris par l’institution régulatrice.

Vers une administration publique modernisée

La vision gouvernementale s’articule autour de la modernisation de l’État through le numérique. L’objectif affiché : utiliser les technologies pour améliorer la transparence, favoriser l’inclusion et optimiser la qualité des services publics. Une ambition qui pourrait transformer radicalement l’expérience des citoyens haïtiens dans leurs interactions avec l’administration.

Le pari de la transformation numérique d’Haïti pourra-t-il tenir ses promesses dans le contexte sécuritaire actuel ? Les 56 ans du Conatel marquent-ils le début d’une nouvelle ère digitale pour le pays ? L’avenir le dira, mais une chose est sûre : sans cette modernisation technologique, Haïti risque de creuser davantage son retard sur ses voisins caribéens.

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