Les Grenadiers ont essuyé une humiliante défaite 3-0 au Honduras lundi soir. Avec cette débâcle, la qualification directe s’éloigne dangereusement pour Haïti, qui devra remporter ses deux derniers matchs pour espérer une place de barrage.
La soirée du lundi 13 octobre 2025 restera gravée comme l’une des plus sombres pour le football haïtien. Au stade National de Tegucigalpa, devant une foule en délire et un Honduras en feu, les Grenadiers ont livré une performance catastrophique, concédant trois buts sans réaction véritable. C’est un revers qui complique dramatiquement les chances de la sélection nationale de qualifier pour la Coupe du monde 2026.
Rigoberto Rivas a ouvert le score dès la 18e minute, établissant le ton d’une soirée qui allait tourner au cauchemar pour Haïti. Anthony Lozano a doublé la mise avant la demie heure (26e), et Romell Quioto a mis fin à tout suspense avant la pause en inscrivant le troisième but (40e). Trois buts en quarante minutes : une débâcle totale qui reflète le gouffre de niveau entre les deux équipes sur le terrain.
Face à une défense haïtienne qui a semblé complètement absente du match, le Honduras a dominé par l’intensité, la vitesse et le rythme. Les poulains du sélectionneur Reinaldo Rueda ont surfé sur l’énergie du public pour écraser leurs adversaires. Sébastien Migné, le coach haïtien, a bien tenté d’ajuster sa tactique à la mi-temps, alignant une défense expérimentale et notamment positionnant Garven Metusala comme latéral droit en remplacement de Carlens Arcus (suspendu pour cumul de cartons). Mais ces changements n’ont pas suffi.
En seconde période, si Haïti a pu arrêter quelque peu les assauts répétés des Honduriens, les Grenadiers n’ont créé que deux petites actions en première mi-temps et n’ont jamais vraiment existé offensivement. Ce fut le plus mauvais match de la sélection depuis le début de cette phase finale des éliminatoires.
Une situation critique mais pas désespérée
Cette débâcle change radicalement la donne pour Haïti. Avec cette défaite, la qualification directe s’éloigne considérablement. Les Grenadiers restent dans la course, mais le chemin s’est considérablement rétréci.
Le Honduras, lui, reprend le leadership du groupe C avec 8 points (+5 de différence de buts). Les Honduriens sont désormais maîtres de leur destin. Avec deux derniers matchs contre le Costa Rica et le Nicaragua, tous deux en déplacement, l’équipe devra impérativement remporter ses deux dernières rencontres pour décrocher le billet nordaméricain.
Pour Haïti, c’est un scénario nettement plus sombre. Les Grenadiers sont condamnés à remporter leurs deux dernières rencontres — prévues les 15 et 18 novembre contre le Costa Rica et le Nicaragua, tous deux à Curaçao — s’ils veulent espérer au moins décrocher une place de barrage. Deux victoires obligatoires. Deux matchs sans pardon. C’est un marathon qui ressemble déjà à un sprint désespéré.
Heureusement pour les supporters haïtiens, le billet qualificatif n’est pas totalement fermé. Rien n’est encore joué. Mais cette débâcle au Honduras a montré les limites de cette sélection et la difficulté à compétitionner au plus haut niveau des éliminatoires nord-américaines.
Rendez-vous crucial en novembre
Les prochaines semaines seront décisives. Sébastien Migné devra conduire un vrai travail d’introspection avec son groupe. Il faudra redresser le moral, analyser les failles défensives, et proposer un projet plus cohérent et combatif.
Les supporters haïtiens, aussi bien ceux qui suivent depuis la capitale que ceux de la diaspora — aux États-Unis, en Guadeloupe ou ailleurs — attendront de voir comment la sélection va réagir face à l’adversité. Le football haïtien a connu des périodes de découragement avant. Cette fois-ci, il faudra vraiment se battre.
Les Grenadiers auront deux chances d’obtenir leur place de barrage en novembre. Mais avec la performance livrée lundi au Honduras, les doutes s’installent. Le réveil devra être brutal.