Alors qu’Israël et l’Iran s’affrontent depuis une semaine dans un conflit aux répercussions mondiales, les diplomates européens tentent de maintenir ouvert le dialogue. Vendredi à Genève, les ministres des Affaires étrangères de France, d’Allemagne, du Royaume-Uni et de l’UE ont rencontré leur homologue iranien pour éviter l’escalade nucléaire. Mais les positions restent figées.

La diplomatie européenne s’active pour éviter le pire au Moyen-Orient. Face à l’escalade militaire entre Israël et l’Iran, qui fait craindre un embrasement régional aux conséquences imprévisibles, les chancelleries européennes ont organisé vendredi une rencontre de haut niveau à Genève.

Jean-Noël Barrot (France), Johann Wadephul (Allemagne), David Lammy (Royaume-Uni) et Kaja Kallas (Union européenne) ont tenté de convaincre leur homologue iranien Abbas Araghchi de reprendre les négociations sur le nucléaire, malgré les bombardements israéliens qui se poursuivent.

Un dialogue de sourds persistant

Les positions semblent inconciliables. D’un côté, les Européens pressent Téhéran de « poursuivre la voie diplomatique sans attendre la fin du conflit ». De l’autre, l’Iran conditionne toute négociation à l’arrêt des « agressions » israéliennes.

« Nous avons invité le ministre iranien à envisager des négociations avec toutes les parties, y compris les États-Unis, et sans attendre l’arrêt des frappes que nous appelons par ailleurs de nos vœux », a expliqué le ministre français Jean-Noël Barrot. Réponse immédiate de son homologue iranien : Téhéran n’envisagera la diplomatie « qu’une fois l’agression stoppée ».

Cette impasse rappelle les difficultés chroniques de la diplomatie internationale face aux crises majeures. Pour nous Haïtiens, habitués aux interventions extérieures dans notre pays, cette séquence illustre les limites de la médiation quand les rapports de force dominent.

L’Europe marginalisée ?

Malgré les efforts déployés, l’efficacité de cette médiation européenne est déjà remise en question. Quelques heures après la réunion de Genève, Donald Trump a balayé d’un revers de main les tentatives européennes : « L’Iran ne veut pas parler à l’Europe. Ils veulent nous parler à nous. L’Europe ne va pas pouvoir aider sur ce sujet. »

Cette déclaration brutale du président américain révèle une réalité géopolitique : dans les crises majeures, seules les grandes puissances militaires comptent vraiment. Un constat amer qui résonne dans de nombreux pays du Sud, à commencer par Haïti, souvent réduit à subir les décisions prises ailleurs.

Des enjeux qui dépassent les frontières

Au-delà des considérations diplomatiques, cette crise a des répercussions mondiales. L’escalade entre Israël et l’Iran fait flamber les prix du pétrole, perturbant déjà une économie mondiale fragile. Pour des pays comme Haïti, totalement dépendants des importations énergétiques, chaque soubresaut géopolitique se traduit par une hausse des coûts de la vie.

Les Haïtiens de la diaspora, notamment ceux installés aux États-Unis, suivent également avec attention cette crise qui pourrait redéfinir les priorités diplomatiques américaines et influencer les politiques d’immigration et d’aide internationale.

Une course contre la montre

Pendant que les diplomates négocient, le temps presse. Israël annonce se préparer à une « campagne prolongée » contre l’Iran, laissant présager une intensification du conflit. Les négociations sur le nucléaire iranien, déjà interrompues brutalement le 13 juin par l’attaque israélienne massive, semblent plus éloignées que jamais.

Le ministre allemand Johann Wadephul s’est montré relativement optimiste : « Nous quittons la salle avec le sentiment que l’Iran est fondamentalement prêt à continuer à discuter. » Mais cette ouverture suffira-t-elle à éviter l’embrasement ?

La rencontre de Genève aura au moins eu le mérite de maintenir un canal de dialogue dans une région en feu. Mais face à la logique de guerre qui semble s’imposer, la diplomatie européenne paraît bien fragile. Cette crise nous rappelle, nous Haïtiens, combien les petites nations restent tributaires des décisions des grands. Dans un monde de plus en plus imprévisible, chaque conflit lointain peut avoir des répercussions jusqu’dans nos foyers.

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