Le nouveau directeur général du Fonds national de l’Éducation promet une gestion transparente et apolitique de cette institution clé pour l’avenir scolaire d’Haïti. Une nomination qui suscite l’espoir alors que le pays traverse une crise éducative majeure.

C’est dans un climat d’attente et d’espoir qu’Élysée Colagène a officiellement pris les rênes du Fonds national de l’Éducation (FNE) ce jeudi. Installé dans ses fonctions par la ministre des Haïtiens vivant à l’Étranger, Katia Verdier, le nouveau directeur général succède à Sterline Civil et hérite d’une mission de taille : redonner espoir à un système éducatif haïtien en détresse.

Un parcours qui inspire confiance

Avec son profil polyvalent – ingénieur civil, informaticien, diplômé en droit et détenteur d’une maîtrise de l’Université du Québec – Élysée Colagène apporte une expertise technique rare dans l’administration publique haïtienne. Son passage au ministère des Affaires étrangères (2017-2021) et à celui de la Justice, ainsi que son expérience à l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti, témoignent d’une connaissance approfondie des rouages de l’État.

« Mon parcours dans l’administration publique m’a appris que servir, c’est savoir écouter », a déclaré le nouveau DG lors de sa prise de fonction, rappelant que derrière chaque décision se cache l’avenir d’un enfant haïtien.

Le FNE, un maillon vital financé par la diaspora

Pour nos compatriotes de la diaspora qui suivent de près l’évolution de l’éducation au pays, le FNE représente bien plus qu’une institution administrative. C’est le fruit de leurs efforts, de leurs envois d’argent et de leur engagement constant envers Haïti. La ministre Katia Verdier l’a rappelé avec force : « Chaque centime bien géré par le FNE, c’est l’avenir d’un enfant vivant dans une zone reculée qui est assuré. »

Le Fonds intervient dans des domaines cruciaux : construction d’écoles, programmes de cantine scolaire, paiement des frais de scolarité des enseignants, et financement de projets éducatifs. Dans un contexte où de nombreuses écoles restent fermées à cause de l’insécurité, ces missions prennent une dimension encore plus critique.

« Le FNE sera administré, non politisé »

Face à un public qui a trop souvent vu les institutions publiques détournées de leur mission première, Élysée Colagène a frappé fort avec un message clair : « Le FNE ne sera jamais instrumentalisé à des fins de propagande. Chak timoun se yon poto mitan nan demen peyi a » (Chaque enfant est un pilier de l’avenir du pays).

Cette promesse de dépolitisation résonne particulièrement chez nos compatriotes qui ont vu défiler gouvernements après gouvernements sans que la situation éducative ne s’améliore vraiment. Pour les familles haïtiennes, qu’elles vivent à Port-au-Prince, dans les mornes ou à Miami, Brooklyn ou Montréal, l’éducation reste la voie royale vers un avenir meilleur.

Un défi de taille dans un contexte difficile

Le nouveau directeur général hérite d’un défi colossal. Selon les dernières données disponibles, près de 500 000 enfants haïtiens n’ont pas accès à l’école, et la crise sécuritaire actuelle n’arrange rien. Comment garantir l’éducation pour tous quand des quartiers entiers de la capitale restent inaccessibles ?

« La confiance placée en moi n’est pas seulement un honneur, elle est surtout un appel au devoir », a souligné Colagène, conscient de l’ampleur de la tâche qui l’attend.


Élysée Colagène saura-t-il transformer ses belles promesses en réalité concrète pour les enfants d’Haïti ? L’avenir nous le dira, mais une chose est sûre : la diaspora et les familles haïtiennes surveilleront de près les actions de ce nouveau patron du FNE. Car au-delà des discours, c’est bien l’espoir de tout un peuple qui est en jeu.

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