Port-au-Prince, 9 janvier 2025 – L’enquête menée par l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) sur de possibles détournements de fonds à l’Office de la Protection du Citoyen (OPC) prend une nouvelle tournure. Alors que les premières allégations concernaient des voyages non effectués sous l’administration de l’ancien Protecteur du Citoyen, Renan Hédouville, l’ULCC élargit désormais son champ d’investigation.

Des irrégularités financières plus larges que prévu

Suite à sa demande de transmission de documents, l’ULCC a reçu une partie des pièces comptables de l’OPC. L’examen initial de ces documents aurait révélé des irrégularités financières qui dépasseraient le simple cadre des voyages fictifs. Selon des sources proches de l’enquête, des anomalies auraient été détectées dans les processus d’attribution de marchés publics, les dépenses de fonctionnement et la gestion des ressources humaines.

Focus sur les marchés publics et la gestion des ressources humaines

L’ULCC concentre désormais ses investigations sur plusieurs points clés :

  • Les marchés publics : L’enquête vise à déterminer si les procédures d’appel d’offres ont été respectées, si des conflits d’intérêts ont existé et si des surfacturations ont eu lieu. Des soupçons pèsent notamment sur des contrats passés avec des entreprises dont les liens avec des membres de l’OPC n’auraient pas été déclarés.
  • La gestion des ressources humaines : L’ULCC examine les pratiques de recrutement, les promotions et les attributions de primes. Des accusations de favoritisme et de népotisme ont été portées, et l’enquête cherche à établir si des emplois fictifs ont été créés ou si des personnes ont perçu des salaires sans justification.
  • Les dépenses de fonctionnement : Au-delà des voyages, l’ULCC scrute les dépenses courantes de l’OPC, telles que les achats de fournitures, les frais de communication et les dépenses liées aux activités de l’institution. L’objectif est de vérifier la conformité de ces dépenses avec les règles de la comptabilité publique et d’identifier d’éventuels abus.

Collaboration de l’actuel Protecteur du Citoyen

Le Protecteur du Citoyen en poste, Me Jean Wilner Morin, a réaffirmé sa volonté de collaborer pleinement avec l’ULCC. Il a souligné l’importance de faire la lumière sur ces allégations afin de restaurer la confiance du public envers l’institution. « La transparence et la reddition de comptes sont essentielles pour le bon fonctionnement de l’OPC », a-t-il déclaré lors d’une brève allocution.

L’attente des résultats et la pression publique

L’intensification de l’enquête suscite un vif intérêt au sein de la population et des organisations de la société civile. La pression publique pour que les résultats soient rendus publics et que les responsables soient traduits en justice est de plus en plus forte. L’ULCC, consciente de l’enjeu, a promis de mener une enquête impartiale et approfondie, et de communiquer ses conclusions dès que possible. Cette affaire met une fois de plus en lumière la nécessité de renforcer les mécanismes de contrôle et de lutte contre la corruption en Haïti.

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