Marco Rubio annonce des mesures drastiques contre les personnes ayant des liens avec l’alliance de gangs haïtiens. Une décision qui pourrait toucher de nombreux membres de la diaspora haïtienne établis légalement aux États-Unis.
L’étau se resserre autour des soutiens présumés de « Viv ansanm » sur le sol américain. Ce lundi 21 juillet, le secrétaire d’État Marco Rubio a officiellement annoncé que Washington s’apprête à expulser des résidents permanents légaux accusés d’avoir collaboré avec l’alliance de gangs haïtiens, désignée « organisation terroriste étrangère » depuis le 2 mai dernier.
Une tolérance zéro assumée
« Les États-Unis ne permettront pas à des individus de jouir des avantages du statut légal dans notre pays tout en facilitant les actions d’organisations violentes », a martelé Rubio dans une déclaration sans équivoque. Le message est clair : même un statut de résident permanent, si durement acquis par de nombreux Haïtiens, ne protège plus ceux qui auraient des liens avec les gangs de Port-au-Prince.
Cette décision marque un durcissement sans précédent de la politique américaine envers les réseaux de soutien aux gangs haïtiens. Pour la diaspora haïtienne, particulièrement nombreuse en Floride et dans la région de Boston, l’inquiétude grandit face à des critères qui restent encore flous.
Le Département de la Sécurité intérieure mobilisé
Concrètement, le Département de la Sécurité intérieure (DHS) est désormais habilité à engager des procédures d’expulsion en vertu de l’article 237(a)(4)(C) de la Loi sur l’immigration et la nationalité. Une arme juridique puissante qui permet de révoquer le statut de résident permanent pour des motifs de sécurité nationale.
L’administration Trump II affiche ainsi sa détermination à « protéger le peuple américain » et à « promouvoir la sécurité régionale », selon les termes de Rubio. Une approche qui s’inscrit dans la continuité des promesses électorales du président sur l’immigration.
Des enquêtes du ministère de la Justice en préparation
Cette offensive ne s’arrêtera pas aux expulsions. Dès le 3 mai dernier, le secrétaire d’État adjoint Christopher Landau avait prévenu : le ministère de la Justice prépare « d’importantes enquêtes » sur les activités de soutien aux gangs haïtiens depuis le territoire américain.
« Si vous envoyez de l’argent et/ou des armes aux gangs haïtiens depuis les États-Unis, nous viendrons vous chercher », avait-il averti, dans une mise en garde qui résonne aujourd’hui avec une actualité brûlante.
Un impact sur toute la diaspora ?
Pour nos compatriotes établis aux États-Unis, cette annonce soulève de nombreuses questions. Comment seront définis les « liens » avec Viv ansanm ? Les envois d’argent à la famille restée au pays seront-ils scrutés ? Les sanctions toucheront-elles aussi les visas des ressortissants étrangers ?
Autant d’interrogations qui alimentent l’inquiétude au sein d’une communauté déjà fragilisée par les difficultés de leur pays d’origine.
Cette nouvelle donne sécuritaire américaine redéfinit les règles du jeu pour la diaspora haïtienne. Entre la nécessité légitime de lutter contre les réseaux criminels et les risques de dérives dans l’application de ces mesures, l’équilibre sera délicat à trouver. Une chose est sûre : l’ère de l’impunité pour les soutiens aux gangs semble révolue outre-Atlantique.