Une décision qui secoue la lutte contre les gangs
Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) a dissous la Commission nationale de désarmement (CNDDR) ce vendredi, après des dénonciations liant son ex-porte-parole, Jean Rebel Dorcénat, à des gangs comme Viv Ansanm. Un scandale qui interroge la sécurité et la confiance en Haïti.
Une nomination qui fait imploser la CNDDR
Le CPT a annoncé la dissolution officielle de la Commission nationale de désarmement, de démantèlement et de réinsertion (CNDDR) ce vendredi, suite à une « perte de confiance généralisée ». La décision, relayée par le Bureau de Communication de la Présidence, fait suite à la nomination controversée de Jean Rebel Dorcénat comme porte-parole, un homme accusé par le RNDDH d’être proche du chef de gang Jimmy « Barbecue » Chérizier et de la coalition Viv Ansanm. Installée le 10 mars 2025 après un arrêté du 21 février, la CNDDR, dirigée par Enold Florestal et composée de plusieurs membres, n’aura pas survécu à cette polémique.
Le RNDDH, dirigé par Pierre Espérance, a dénoncé Dorcénat comme un « protecteur des bandits armés ». Selon l’organisation, il aurait joué un rôle clé dès 2020 dans la création des coalitions G9 An Fanmi e Alye et G-Pèp, puis leur unification en 2024 sous Viv Ansanm. À Port-de-Paix ou à Miami, où la diaspora suit la crise avec inquiétude, cette nomination est perçue comme une insulte aux victimes des gangs.
Des accusations graves contre Dorcénat
Le RNDDH accuse Dorcénat d’avoir collaboré avec Jimmy « Barbecue » Chérizier, notamment en lui fournissant des informations sur des enlèvements pour localiser les victimes. Sous l’administration de Jovenel Moïse, il aurait aussi facilité l’accès des gangs à des armes, munitions et fonds, renforçant leur pouvoir. « Cette nomination est une récompense aux gangs et une prime à l’impunité », s’indigne le RNDDH, qui y voit une trahison des promesses de sécurité du CPT. À Jacmel, où l’insécurité menace, ou à Montréal, où la diaspora espère un changement, ces révélations alimentent la colère.
Vers une nouvelle stratégie de désarmement ?
Le CPT promet une refonte totale du mécanisme de désarmement, avec une nouvelle structure « à l’abri de toute suspicion ». Des consultations avec la société civile et des personnalités nationales sont déjà annoncées pour redonner espoir. Mais la dissolution de la CNDDR, à peine deux mois après sa création, soulève des doutes sur la capacité des autorités à lutter efficacement contre les gangs, qui contrôlent 90 % de Port-au-Prince et terrorisent l’Artibonite.
Un défi pour restaurer la confiance
Ce scandale met en lumière les liens troubles entre certains acteurs politiques et les gangs, un obstacle majeur à la sécurité en Haïti. Alors que le pays aspire à la paix, les Haïtiens, de Cap-Haïtien à New York, exigent des dirigeants intègres et un vrai plan contre l’insécurité. À nous de rester vigilants : comment garantir une lutte efficace contre les gangs sans compromission ? Votre avis compte !