Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé et le Conseil présidentiel de transition ont officiellement lancé samedi un vaste programme de renforcement des capacités des partis politiques. Cette initiative vise à préparer le pays à des élections libres et crédibles, tout en modernisant la vie politique nationale.
Une formation d’envergure pour plus de mille leaders politiques
C’est au Karibe Convention Center de Juvenat que s’est tenue, ce samedi 1er novembre 2025, la cérémonie de lancement d’un programme qui pourrait marquer un tournant dans l’histoire politique récente d’Haïti. Plus de mille leaders et représentants de partis politiques provenant des dix départements du pays bénéficieront de formations approfondies dans trois centres régionaux stratégiques : Port-au-Prince (Ouest), Cap-Haïtien (Grand Nord) et Les Cayes (Grand Sud).
L’objectif est clair : redonner du souffle à la vie politique haïtienne, former une nouvelle génération de leaders ancrés dans les valeurs démocratiques et créer les conditions nécessaires pour l’organisation d’élections transparentes et apaisées. Pour la diaspora haïtienne qui suit de près l’évolution du pays, cette initiative représente un espoir de voir enfin des institutions solides émerger d’un processus électoral crédible.
Trois piliers pour transformer la politique haïtienne
Le programme repose sur trois axes complémentaires, confiés à des entreprises haïtiennes reconnues pour leur expertise :
Gouvernance et éthique politique – Le CPDEP prendra en charge le renforcement organisationnel et fonctionnel des partis, en insistant sur la gouvernance interne, l’éthique politique et la maîtrise de la loi électorale. Fini le temps de l’improvisation : les partis apprendront à structurer leurs instances et à respecter les règles du jeu démocratique.
Gestion financière et transparence – Le Groupe Croissance S.A. assurera la formation en matière de gestion financière, un point faible de nombreux partis haïtiens. Savoir gérer un budget, rendre des comptes et assurer la transparence financière sont autant de compétences essentielles pour bâtir la confiance des électeurs, tant en Haïti que dans la diaspora qui contribue souvent au financement des formations politiques.
Communication et technologie – DAGMAR S.A. modernisera les capacités de communication des partis en les formant aux outils numériques et aux stratégies de communication publique. À l’heure des réseaux sociaux et de l’information instantanée, savoir communiquer efficacement avec l’électorat haïtien, ici comme à l’étranger, devient indispensable.
Une plateforme numérique pour plus de transparence
L’un des moments forts de la cérémonie a été la présentation d’une nouvelle plateforme digitale développée par le GSIS (Groupe de Support en Informatique et en Statistique). Cet outil permettra l’enregistrement sécurisé des partis politiques et de leurs membres, offrant enfin à l’État haïtien une base de données fiable et actualisée.
Cette innovation technologique répond à une demande récurrente de transparence, tant de la part des citoyens haïtiens que de la communauté internationale. Elle pourrait également faciliter la participation politique des Haïtiens de la diaspora, qui aspirent à jouer un rôle plus actif dans l’avenir de leur pays.
Le retour à l’ordre constitutionnel en ligne de mire
Dans son discours, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a salué la mobilisation des acteurs politiques et rappelé que cette initiative témoigne de la volonté du gouvernement de transition d’accompagner les partis dans le processus électoral. L’objectif : remettre le pays, dans les plus brefs délais, entre les mains d’autorités légitimes choisies librement par le peuple.
« La démocratie se construit sur la formation, le dialogue et la responsabilité collective », a souligné le chef du gouvernement, invitant tous les partis à adopter une culture de gouvernance basée sur la compétence, la tolérance et la transparence.
Les premières sessions de formation débuteront dès novembre 2025 dans les trois régions identifiées. Le gouvernement a réaffirmé sa détermination à accompagner toutes les forces politiques dans ce processus, en collaboration avec les institutions publiques, les partenaires techniques et financiers, ainsi que les organisations nationales spécialisées.
Et vous, qu’en pensez-vous ?
Ce programme de renforcement des capacités des partis politiques arrivera-t-il à transformer durablement la culture politique haïtienne ? Les Haïtiens, qu’ils vivent au pays ou à l’étranger, espèrent voir cette initiative porter ses fruits et ouvrir enfin la voie à des élections crédibles. Reste à savoir si les partis sauront saisir cette opportunité pour moderniser leurs pratiques et regagner la confiance d’un peuple fatigué des promesses non tenues. L’avenir de la démocratie haïtienne pourrait bien se jouer dans ces salles de formation.
