Le Premier ministre et ses ministres de la sécurité promettent de « neutraliser sans délai » les organisations criminelles qui terrorisent le pays. Une déclaration forte qui intervient alors que la population attend des actes concrets.

Port-au-Prince n’aura pas de répit. Ce lundi 12 août, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a réuni autour de lui tout l’état-major sécuritaire du pays pour envoyer un message clair : l’État haïtien ne négociera plus avec les gangs armés. Une déclaration qui résonne particulièrement alors que des quartiers entiers de la capitale restent sous le contrôle de groupes criminels.

Un front uni face à l’insécurité

La réunion de haut niveau, qui s’est tenue au cœur de Port-au-Prince, rassemblait les principaux responsables de la sécurité nationale : Patrick Pelissier (Justice et Sécurité publique), Jean-Michel Moïse (Défense), Mario Andrésol (Secrétaire d’État à la Sécurité) et André Jonas Vladimir Paraison, directeur général par intérim de la Police nationale d’Haïti (PNH).

Cette mobilisation générale traduit l’urgence de la situation. Depuis des mois, les gangs comme le G9 de feu Jimmy « Barbecue » Chérizier continuent de semer la terreur, kidnappant, pillant et assassinant en toute impunité. Des zones comme Cité Soleil, Martissant ou encore Croix-des-Bouquets restent largement inaccessibles aux forces de l’ordre.

« Aucune enclave n’échappera à l’autorité de l’État »

Dans son communiqué, le gouvernement promet des « mesures opérationnelles, stratégiques et logistiques » pour « neutraliser sans délai » les organisations criminelles. Une formulation qui laisse entrevoir une possible intensification des opérations militaires et policières dans les prochaines semaines.

Pour les milliers d’Haïtiens qui ont fui vers l’étranger – notamment en République dominicaine, aux États-Unis ou au Canada – ces déclarations gouvernementales résonnent avec un mélange d’espoir et de scepticisme. Combien de promesses similaires ont-elles été faites par le passé sans être suivies d’effets ?

Un défi titanesque pour un État affaibli

La réalité sur le terrain reste implacable. Avec une PNH sous-équipée et démoralisée, des FAd’H encore en reconstruction, et des gangs mieux armés que jamais, l’équation sécuritaire haïtienne demeure complexe. La mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), menée par le Kenya, peine encore à démontrer son efficacité.

Les familles haïtiennes, qu’elles soient restées au pays ou qu’elles aient rejoint la diaspora, attendent désormais des preuves concrètes. Car au-delà des mots, c’est la crédibilité même de l’État qui se joue dans cette bataille contre l’insécurité.

Cette nouvelle offensive gouvernementale marquera-t-elle enfin le début de la reconquête du territoire national ? Ou ne sera-t-elle qu’une énième promesse dans un pays où les déclarations d’intention se succèdent sans résultats tangibles ? L’avenir proche nous le dira.

Partager.

Les commentaires sont fermés.

Exit mobile version