Port-au-Prince, 2 janvier 2025 – Le porte-parole du Secteur Démocratique et Populaire (SDP), André Michel, a appelé à une refonte complète du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) pour sauver une transition qu’il juge au bord de l’effondrement. Il dénonce l’incapacité du CPT, instauré dans le cadre de l’accord du 21 décembre 2022, à redresser la situation sécuritaire, politique et humanitaire en Haïti.

Une transition enlisée dans la controverse

Selon André Michel, les neuf mois écoulés depuis l’installation du CPT ont été marqués par une aggravation de la crise nationale. Il pointe du doigt le scandale de corruption à la Banque Nationale de Crédit (BNC), impliquant plusieurs conseillers du CPT, comme un facteur clé de cette dégradation.

« Le CPT a perdu toute crédibilité et légitimité aux yeux du peuple, » déclare-t-il, soulignant l’incapacité de l’institution à exercer son autorité, même pour organiser des événements symboliques tels que la célébration de la fête de l’indépendance au MUPANAH. Pendant ce temps, les gangs armés continuent d’étendre leur influence, contrôlant désormais des zones emblématiques comme le Champ de Mars.

Un appel à des réformes urgentes

Pour André Michel, la survie de la transition passe par des actions immédiates, notamment :

  • L’exclusion des conseillers impliqués dans des scandales de corruption.
  • La reconfiguration du CPT avec des membres crédibles et compétents.
  • La formation d’un gouvernement d’union nationale, soutenu par une mobilisation nationale et internationale.

Il insiste également sur l’importance d’un plan concerté pour lutter contre l’insécurité, qu’il décrit comme l’obstacle majeur au redressement du pays.

Retour sur l’échec de l’accord du 21 décembre 2022

Le SDP, qui avait soutenu l’accord permettant à l’ancien Premier ministre Ariel Henry de rester au pouvoir sans élections pendant plus de 30 mois, admet aujourd’hui que cette stratégie a exacerbé la crise. La période a été marquée par une montée en flèche de l’insécurité et une détérioration sans précédent des conditions de vie.

Les événements tragiques de mars 2024 ont précipité la chute d’Ariel Henry, lorsque l’organisation criminelle “Viv Ansanm” a orchestré une série d’attaques, notamment la destruction du Pénitencier National et une attaque contre l’aéroport international Toussaint Louverture. Face à cette escalade, Henry a annoncé sa démission le 11 mars 2024, ouvrant la voie à l’installation du CPT.

Un avenir incertain

André Michel conclut en appelant à un sursaut collectif : « Nous devons agir rapidement et de manière décisive pour éviter que la transition ne sombre définitivement. Il en va de l’avenir du pays. »

Alors que les tensions montent et que la population exprime sa frustration, la transition semble à un carrefour critique. Les prochaines semaines seront décisives pour déterminer si le CPT peut regagner la confiance et mener Haïti vers un avenir plus stable.

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