Port-au-Prince, 29 janvier 2025 – Lors d’une interview accordée à TV5 MondeLeslie Voltaire, Président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), a lancé de graves accusations contre l’ancien chef de l’État Michel Martelly, l’accusant d’être l’instigateur des gangs armés qui sévissent aujourd’hui en Haïti.

Des gangs consolidés sous Martelly ?

Selon Voltaire, les gangs ne sont pas une conséquence récente de l’instabilité du pays, mais plutôt le résultat d’une stratégie politique mise en place sous la présidence de Martelly. Il affirme que l’ancien président aurait financé et légitimé ces groupes criminels pour assurer son emprise sur le pouvoir, notamment sous le slogan controversé « Bandi legal ».

Voltaire accuse également Martelly d’avoir facilité le trafic de drogue, d’armes et même d’organes, en collaboration avec des réseaux criminels internationaux. Ces révélations viennent alimenter les soupçons sur les liens entre certaines élites politiques et les groupes armés qui contrôlent aujourd’hui une partie de la capitale.

Une insécurité localisée mais persistante

Malgré l’omniprésence des gangs dans l’actualité, Voltaire nuance la situation. Selon lui, seuls deux départements, dont celui de l’Ouest, où se trouve Port-au-Prince, sont véritablement sous leur emprise. Il estime que 85 % de la capitaleest affectée par le banditisme, contrairement aux chiffres plus alarmants avancés par certaines organisations internationales.

Il souligne également des progrès en Artibonite, où la Police Nationale d’Haïti (PNH) et la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS) auraient réussi à réduire l’influence des gangs dans certaines zones stratégiques.

Un débat explosif sur la responsabilité politique

Ces accusations risquent de raviver le débat sur la collusion entre politiques et criminels en Haïti. Elles posent aussi la question de la responsabilité des anciens dirigeants dans la crise actuelle. Martelly n’a pas encore répondu à ces accusations, mais ses partisans dénoncent déjà une tentative de diversion pour masquer les failles du gouvernement de transition.

Alors qu’Haïti lutte pour retrouver une stabilité politique et sécuritaire, ces révélations pourraient intensifier les tensionset compliquer encore davantage la mise en œuvre des réformes nécessaires.

Partager.
Laisser une réponse

Exit mobile version