Moins de 24 heures après l’installation de Laurent Saint-Cyr comme nouveau coordonnateur du CPT, Jonas Vladimir Paraison devient le nouveau patron de la Police nationale d’Haïti. Ce changement brutal illustre les profondes divisions au sein de l’exécutif haïtien, alors que l’insécurité continue de gangréner le pays.
Un nouveau chapitre s’ouvre à la direction de la Police nationale d’Haïti (PNH). Ce vendredi 8 août, Jonas Vladimir Paraison a été officiellement installé comme directeur général par intérim, succédant à Normil Rameau lors d’une cérémonie tenue à la villa d’Accueil en présence des autorités gouvernementales.
Une révocation aux causes non officielles
Bien qu’aucune explication officielle n’ait été fournie concernant le départ de Normil Rameau, les tensions avec la Primature d’Alix Didier Fils-Aimé étaient un secret de polichinelle dans les cercles politiques de la capitale. Les désaccords répétés entre l’ex-directeur et le chef du gouvernement avaient atteint un point de non-retour, poussant ce dernier à réclamer ouvertement son départ.
Cette situation rappelle les tensions récurrentes entre les différentes branches du pouvoir haïtien, un phénomène bien connu de nos compatriotes qui ont assisté à de nombreux remaniements ces dernières années, que ce soit sous l’administration Moïse ou durant la période de transition actuelle.
L’effet Saint-Cyr : un nouveau rapport de forces
L’arrivée de Laurent Saint-Cyr à la tête du Conseil présidentiel de transition (CPT) semble avoir fait pencher la balance. Malgré les voix influentes au sein du CPT qui soutenaient Normil Rameau et tentaient de bloquer sa révocation, la nouvelle donne politique a permis de concrétiser ce changement.
Vladimir Paraison, ancien responsable de l’Unité de sécurité du Palais national (USGPN), hérite donc d’une institution cruciale dans un contexte particulièrement délicat.
Un défi colossal pour le nouveau patron
Le timing de cette nomination n’est pas anodin. Vladimir Paraison prend les rênes de la PNH à un moment où l’insécurité atteint des niveaux dramatiques. Des quartiers entiers de Port-au-Prince aux villes de province comme les Gonaïves ou Cap-Haïtien, les gangs armés continuent d’étendre leur emprise territoriale, laissant la population dans un état de détresse profonde.
Pour nos compatriotes résidant en Haïti, cette situation d’insécurité permanente rend le quotidien invivable. Pour ceux de la diaspora, les nouvelles alarmantes qui parviennent du pays natal alimentent l’inquiétude constante pour leurs proches restés au pays.
Ce énième changement à la tête de la PNH permettra-t-il enfin de stabiliser l’institution policière et de relever le défi sécuritaire ? Ou assisterons-nous une fois de plus à un simple changement de nom sans transformation réelle ? Dans un contexte où chaque jour compte face à l’urgence sécuritaire, Vladimir Paraison devra rapidement faire ses preuves pour redonner espoir à une population qui ne sait plus « à quel saint se vouer ».