Une opération d’envergure menée par la Police nationale dans l’Artibonite a permis de neutraliser une dizaine de membres du gang « Gran Grif », classé organisation terroriste par Washington. Une victoire symbolique dans la lutte contre l’insécurité qui mine cette région stratégique.

L’Artibonite reprend espoir. Ce jeudi 5 septembre, la Direction départementale de l’Artibonite (DDA) de la Police nationale d’Haïti (PNH) a annoncé le succès d’une série d’interventions menées dans la commune de Liancourt. Bilan de l’opération : une dizaine de membres du gang « Gran Grif » ont été neutralisés, une arme à feu et une motocyclette saisies.

Gran Grif : un gang aux ramifications terroristes

Cette victoire policière prend une dimension particulière quand on connaît l’ampleur de la menace que représente « Gran Grif ». Depuis 2022, ce gang est responsable de 80% des décès civils rapportés dans l’Artibonite. Une statistique glaçante qui illustre la terreur semée par cette organisation criminelle dans le grenier d’Haïti.

En mai 2025, les États-Unis ont officiellement classé « Gran Grif » comme organisation terroriste étrangère, au même titre que la coalition « Viv Ansanm ». Cette désignation témoigne de la gravité de la menace que représente ce groupe armé, non seulement pour Haïti mais pour la stabilité régionale.

L’Artibonite sous l’emprise de la violence

Gran Grif, l’un des gangs les plus puissants de l’Artibonite, n’a cessé d’étendre sa zone d’influence ces dernières années, avec une multiplication par près de quatre des incidents violents entre 2022 et 2023. Cette escalade a transformé cette région agricole vitale en zone de non-droit.

Le gang, en collaboration avec d’autres groupes armés comme « Kokorat San Ras », impose des péages illégaux sur la Route Nationale #1, artère principale reliant Port-au-Prince au Nord du pays. Ces extorsions paralysent le commerce et isolent des communautés entières.

Un impact sur la mission internationale

L’audace de « Gran Grif » ne s’arrête pas aux populations civiles. Le gang a directement attaqué la PNH et la mission d’appui sécuritaire multinationale autorisée par l’ONU, notamment lors de l’attaque de février 2025 qui a coûté la vie à un officier kényan de la mission MSS.

Ces attaques contre les forces internationales illustrent le niveau de sophistication et d’organisation atteint par ces groupes criminels, qui n’hésitent plus à défier ouvertement la communauté internationale.

Une lueur d’espoir pour les familles de l’Artibonite

Pour les habitants de Liancourt et des communes environnantes, cette opération représente bien plus qu’une simple victoire tactique. Elle symbolise la possibilité d’un retour à la normale dans une région où de nombreuses familles ont dû fuir leurs foyers.

Les cultivateurs de l’Artibonite, poumon agricole d’Haïti, pourront peut-être enfin retourner dans leurs champs sans craindre pour leur vie. Les commerçants espèrent circuler librement sur la Route Nationale #1 sans subir les extorsions des bandits.

Le défi de la reconstruction

Malgré cette victoire, le chemin vers la paix reste long dans l’Artibonite. La neutralisation d’une dizaine de membres ne suffit pas à démanteler entièrement un réseau aussi structuré que « Gran Grif ». La PNH devra maintenir la pression et coordonner ses efforts avec la mission multinationale pour consolider ces acquis.

L’enjeu dépasse largement la sécurité : il s’agit de permettre à une région entière de retrouver sa vocation première, nourrir Haïti et assurer la sécurité alimentaire du pays.

Cette opération à Liancourt marque un tournant dans la lutte contre l’insécurité en Artibonite. Mais la vraie victoire sera le jour où les familles pourront retourner chez elles et reprendre leurs activités sans crainte. Pour vous qui avez des proches dans cette région, cette nouvelle offre-t-elle enfin l’espoir d’un retour à la normale ?

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