Au Nigeria, 315 élèves et enseignants ont été kidnappés dans une école catholique de l’État du Niger, dans la nuit du 21 novembre. Il s’agit du deuxième enlèvement massif en moins d’une semaine dans un pays confronté à une montée inquiétante des violences.
Un enlèvement massif au cœur de la nuit
Selon l’Association des chrétiens du Nigeria (CAN), 303 élèves et 12 enseignants, soit 315 personnes, ont été enlevés vendredi 21 novembre dans l’école primaire et secondaire catholique St. Mary, située dans la zone d’Agwarra, dans le centre du pays. Ce chiffre représente près de la moitié des 629 élèves inscrits.
Les ravisseurs ont agi vers 2 heures du matin, emportant filles et garçons, selon le porte-parole de la CAN, Daniel Atori. Les autorités de l’État du Niger, qui n’ont pas encore publié de bilan officiel, ont immédiatement ordonné la fermeture temporaire de tous les internats de la zone.
Des activités scolaires reprises sans autorisation
Dans un communiqué, Abubakar Usman, secrétaire du gouvernement de l’État du Niger, a regretté que l’école St. Mary ait repris ses activités sans l’autorisation préalable des autorités, exposant les élèves et le personnel à “un risque évitable”.
La police locale confirme que des unités tactiques, épaulées par l’armée et d’autres agences de sécurité, ont lancé une opération de recherche dans les forêts environnantes pour tenter de retrouver les personnes enlevées.
Un second enlèvement en une semaine
Cet enlèvement massif survient quelques jours seulement après le kidnapping de 25 lycéennes dans un internat pour filles à Maga, dans le nord-ouest du pays. L’une d’elles est parvenue à s’échapper selon les autorités.
Une attaque a également visé une église mardi, à Eruku (ouest), durant une messe retransmise en direct, ajoutant à l’inquiétude des populations.
Une crise sécuritaire multiforme
Pour l’instant, l’identité des ravisseurs reste inconnue :
— groupes jihadistes,
— ou bandes criminelles appelées localement “bandits”, qui enlèvent contre rançon et attaquent régulièrement les villages dans le nord et le centre du Nigeria.
Depuis plus de seize ans, le Nigeria est confronté à une insurrection jihadiste qui a fait plus de 40 000 morts et provoqué 2 millions de déplacés, selon l’ONU.
Réaction des autorités nigérianes et tensions internationales
Face à cette série d’attaques, le président Bola Tinubu a reporté ses déplacements internationaux et placé l’ensemble des forces de sécurité en alerte maximale.
Ces violences surviennent au moment où le président américain Donald Trump a évoqué des “meurtres de chrétiens” commis par des groupes islamistes au Nigeria et a laissé entendre une possible intervention militaire américaine — des déclarations qui alimentent le débat diplomatique autour de la crise.

