Le gouvernement haïtien relance son programme phare d’appui à l’entrepreneuriat jeunesse avec des financements pouvant atteindre 2 millions de gourdes. Une initiative qui pourrait changer la donne pour une génération en quête d’opportunités, tant au pays que pour ceux tentés par le retour.
Alors que de nombreux jeunes Haïtiens cherchent leur voie entre émigration et création d’opportunités locales, le Ministère du Commerce et de l’Industrie (MCI) leur tend une perche prometteuse. Lancé le 17 septembre 2025, l’appel à candidatures pour la 4e cohorte du Programme d’Appui à l’Entrepreneuriat Jeunesse (PAPEJ) offre bien plus qu’un simple financement : c’est un véritable tremplin vers l’indépendance économique.
Des secteurs porteurs à la portée des jeunes
Le programme cible intelligemment les secteurs d’avenir pour Haïti : agro-industrie, biotechnologie, mécanique, manufacture et autres filières productives. Imaginez un jeune de Jacmel développant une unité de transformation de fruits locaux, ou un diplômé de Port-au-Prince créant une startup de biotechnologie. Ces projets, hier considérés comme utopiques, peuvent aujourd’hui bénéficier d’un accompagnement structuré.
Pour les jeunes de la diaspora qui nourrissent des projets de retour au pays, cette initiative représente une opportunité unique de concrétiser leurs idées tout en participant au développement d’Haïti. Le programme ne se contente pas de financer : il forme, accompagne et structure les projets de A à Z.
Un accompagnement sur mesure et des conditions avantageuses
Le PAPEJ ne se limite pas à distribuer des fonds. Le programme propose un accompagnement technique complet qui inclut l’identification et la mise en forme des idées, l’élaboration de plans d’affaires, la formalisation administrative (immatriculation, patente, NIF) et même du coaching en gestion et leadership.
Les conditions financières sont particulièrement attractives : des prêts à taux préférentiel de 3 à 5% sur une durée maximale de 10 ans, avec un délai de grâce pouvant aller jusqu’à 12 mois. De quoi permettre aux jeunes entrepreneurs de se lancer sans la pression d’un remboursement immédiat.
Qui peut prétendre à ce financement ?
Les critères sont clairs mais accessibles. Les candidats doivent avoir moins de 40 ans et présenter des projets nécessitant un investissement entre 50 000 et 2 millions de gourdes. L’accent est mis sur la viabilité économique, la création d’emplois (notamment pour les jeunes et les femmes) et l’impact environnemental positif.
Pour les entreprises déjà en activité souhaitant se renforcer, un chiffre d’affaires équivalant au minimum au quart du financement sollicité est exigé. Une condition qui témoigne de la volonté de soutenir des projets déjà éprouvés sur le terrain.
Une course contre la montre jusqu’au 28 septembre
Les candidats n’ont que jusqu’au 28 septembre 2025 pour soumettre leur dossier complet à l’adresse papej@mci.gouv.ht. Le dossier doit comprendre un plan d’affaires détaillé et une copie de la carte d’identité nationale des porteurs du projet.
Cette échéance serrée souligne l’urgence de saisir cette opportunité. Pour beaucoup de jeunes, cette initiative dirigée par le ministre James Monazard pourrait représenter le déclic tant attendu pour passer de l’idée à la réalisation.
Un pari sur l’avenir du pays
Au-delà des chiffres et des procédures, le PAPEJ incarne une vision : celle d’un Haïti où les jeunes ne cherchent plus nécessairement leur avenir ailleurs, mais deviennent les acteurs du développement économique et social de leur pays. En ciblant particulièrement les zones rurales, le programme ambitionne de déconcentrer les activités économiques et de dynamiser les régions.
Face à l’exode massif des jeunes talents haïtiens, cette initiative gouvernementale peut-elle réellement inverser la tendance ? Les prochaines semaines nous diront si cette 4e cohorte du PAPEJ parviendra à convaincre une nouvelle génération d’entrepreneurs de parier sur Haïti.