Le nouveau patron de la PNH, Jonas Vladimir Paraison, a scellé lundi son premier pacte opérationnel avec la Mission multinationale. Au menu : reprendre les zones stratégiques aux gangs et sécuriser les routes vitales du pays. Un défi titanesque qui pourrait changer la donne pour des millions d’Haïtiens.
À peine installé dans ses nouvelles fonctions, Jonas Vladimir Paraison ne perd pas de temps. Ce lundi 11 août, le nouveau directeur général de la Police nationale d’Haïti (PNH) s’est rendu dans les locaux de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMSS) à Tabarre pour sa première rencontre officielle avec le commandant en chef de la force internationale.
La bataille pour le territoire commence
Cette première poignée de main entre les deux forces de sécurité intervient dans un contexte où les gangs continuent de dicter leur loi sur une grande partie du territoire national. Les discussions ont porté sur deux priorités cruciales : « la reconquête des zones stratégiques contrôlées par des groupes armés et la sécurisation des axes routiers« .
Pour les Haïtiens coincés dans les zones contrôlées par les gangs, notamment dans certains quartiers de Port-au-Prince, cette coordination pourrait représenter un espoir de liberation. Les familles séparées par les barrages des bandits armés, celles qui ne peuvent plus se rendre au travail ou à l’école, attendent des résultats concrets de cette alliance.
Un enjeu qui dépasse les frontières
La question de la sécurisation des axes routiers résonne particulièrement fort pour la diaspora haïtienne. Combien de nos compatriotes à l’étranger ont renoncé à rentrer au pays par peur de se faire enlever sur la route de l’aéroport ? Combien d’envois d’argent et de médicaments n’arrivent pas à destination à cause de l’insécurité sur les routes ?
Le défi est immense : reprendre le contrôle de routes stratégiques comme celle reliant Port-au-Prince au Cap-Haïtien, ou encore sécuriser l’accès aux zones portuaires cruciales pour l’approvisionnement du pays. Ces axes sont les artères vitales d’une économie déjà exsangue.
L’épreuve de la coordination
Cette rencontre à Tabarre marque symboliquement le début d’une nouvelle phase dans la lutte contre l’insécurité. Mais au-delà des déclarations d’intention, la réussite de cette collaboration dépendra de la capacité des deux forces à coordonner efficacement leurs opérations sur le terrain.
Les policiers haïtiens, qui connaissent le terrain et les réalités locales, devront faire équipe avec les soldats internationaux qui apportent leur expertise et leurs équipements. Un mariage pas toujours évident, comme l’ont montré d’autres expériences de missions internationales dans le pays.
Des attentes énormes, des défis colossaux
Pour Jonas Vladimir Paraison, cette première rencontre officielle avec la MMSS constitue un test immédiat de sa capacité à mobiliser tous les moyens disponibles pour redresser la situation sécuritaire. Les Haïtiens, qu’ils vivent dans le pays ou à l’étranger, scrutent chacun de ses gestes avec l’espoir de voir enfin leur pays reprendre le contrôle de son territoire.
La rencontre de Tabarre n’est qu’un premier pas. Les vraies épreuves se dérouleront dans les rues de Cité Soleil, sur la route nationale numéro 1, dans les quartiers de Croix-des-Bouquets. C’est là que se mesureront la pertinence de cette alliance et l’efficacité de la nouvelle direction de la PNH. Les Haïtiens attendent des actes, pas seulement des poignées de main.