Depuis le 13 mai 2025, la centrale hydroélectrique de Péligre est paralysée par des protestations, plongeant des milliers de foyers dans l’obscurité et menaçant l’économie locale. Face au silence des autorités, la colère gronde, de Mirebalais à la diaspora. Découvrez pourquoi ce blackout révèle les fractures d’Haïti.
Un blackout qui paralyse le pays
Depuis une semaine, la centrale hydroélectrique de Péligre, poumon énergétique d’Haïti, est à l’arrêt. Fermée par des protestataires de Mirebalais et Saut d’Eau, cette infrastructure vitale pour l’électricité et l’irrigation reste inactive, laissant des quartiers entiers de la région métropolitaine dans le noir. À Port-au-Prince, les habitants s’organisent tant bien que mal, tandis que dans la diaspora, de Miami à Montréal, l’inquiétude grandit face à cette nouvelle crise. Les entreprises suffoquent, les marchands de glace sont pris d’assaut, et la chaleur estivale rend la situation insupportable.
Une centrale sous tension, des employés impuissants
Pierre Michel Félix, président de la Fédération des syndicats des travailleurs de l’EDH (FESTREDH), dresse un constat alarmant : « Les employés se rendent chaque jour à la centrale pour l’entretenir, mais sans accord négocié, ils ne peuvent relancer les turbines. » La peur de représailles des habitants locaux, exaspérés par l’insécurité, paralyse toute initiative.
La saison des pluies a gonflé le barrage, mais l’eau, au lieu d’alimenter les turbines, a dû être relâchée, provoquant des inondations dans l’Artibonite. « Si on avait pu turbiner, ces inondations auraient été évitées », regrette Félix. Ce gâchis énergétique touche directement les agriculteurs de la plaine de l’Artibonite, mais aussi les Haïtiens de Brooklyn ou de Paris, qui suivent avec frustration les déboires de leur pays.
Les protestataires exigent la sécurité
L’arrêt de la centrale est orchestré par des organisations de la société civile, notamment l’Initiative Mirebalais pour une nouvelle République (IMINOR) et le Mouvement des Citoyens Engagés du Centre (MOCEC). Leur revendication ? Forcer le gouvernement à rétablir la paix dans une région sous l’emprise de groupes criminels depuis mars 2025. Me Robenson Mazarin, coordonateur du MOCEC, est catégorique : « Tant que les autorités ignoreront l’insécurité à Mirebalais et Saut d’Eau, la centrale restera fermée. »
Les protestataires posent des conditions claires : renforcer l’effectif policier, déployer des militaires, utiliser des blindés et des drones kamikazes. Sans ces mesures, aucun dialogue n’est envisageable. Ce bras de fer illustre le désespoir d’une population abandonnée, un sentiment partagé par beaucoup, qu’ils vivent à Jacmel ou à Boston.
Le silence assourdissant des autorités
Face à cette crise, le gouvernement reste étrangement silencieux. Aucun contact formel n’a été établi avec les protestataires, et aucune mesure concrète n’a été annoncée pour rouvrir la centrale. Ce mutisme exaspère, alors que les conséquences du blackout touchent tous les secteurs. Les petites entreprises, déjà fragiles, risquent de s’effondrer, et les hôpitaux, comme ceux de Port-au-Prince, peinent à fonctionner. Pour la diaspora, ce silence rappelle l’inaction chronique qui alimente l’exode vers des cieux plus cléments.
Un appel à l’action pour Haïti
La paralysie de Péligre n’est pas qu’une crise énergétique : elle reflète les fractures profondes d’Haïti, entre insécurité, méfiance envers les autorités et lutte pour la survie. Alors que le pays s’enfonce dans le noir, une question se pose : combien de temps encore avant une réponse concrète ? À vous, haïtiens d’ici et d’ailleurs, de faire entendre votre voix. Que ce soit par des actions communautaires au Cap-Haïtien ou des plaidoyers depuis New York, l’avenir d’Haïti dépend de notre engagement collectif. Et vous, que ferez-vous pour rallumer la lumière ?