À quelques heures du match décisif contre le Costa Rica ce jeudi à Curaçao, le sélectionneur Sébastien Migné garde espoir malgré la lourde défaite contre le Honduras. « Une qualification reste possible », affirme-t-il, tout en reconnaissant l’ampleur du défi.

Le dos au mur, mais pas résignés. C’est dans cet état d’esprit que les Grenadiers d’Haïti s’apprêtent à affronter le Costa Rica ce jeudi 13 novembre à 9 heures (heure de Port-au-Prince) au Stadion Ergilio Hato de Curaçao. Un match crucial pour maintenir vivant le rêve de participer à la Coupe du monde 2026, qui se tiendra aux États-Unis, au Canada et au Mexique.

Un parcours compliqué après la défaite au Honduras

La sélection haïtienne traverse une période délicate. Après sa cinglante défaite 3-0 face au Honduras lors de la précédente journée, Haïti se retrouve 3e de son groupe avec seulement 5 points. Le Honduras trône en tête avec 8 points, tandis que le Costa Rica, prochain adversaire des Grenadiers, occupe la 2e place avec 6 unités.

L’équation est simple, mais redoutable : Haïti doit absolument remporter ses deux derniers matchs pour espérer décrocher une qualification directe ou, à défaut, se frayer un chemin vers les barrages. Une mission que beaucoup jugent difficile, voire impossible, mais à laquelle Sébastien Migné refuse de renoncer.

Migné reste optimiste malgré les difficultés

Arrivé à la tête de l’équipe nationale il y a plus d’un an avec la mission claire de qualifier Haïti pour le Mondial, le technicien français ne baisse pas les bras. « Après quatre rencontres, au cours de l’ultime phase, on est encore en course pour octroyer une place donnant accès au mondial 2026, et ce, n’en déplaise à ceux qui sont pessimistes », a-t-il déclaré après les deux séances d’entraînement de mardi et mercredi.

Migné sait que la tâche est ardue. Le Costa Rica, 40e au classement mondial, n’est pas une équipe facile à manœuvrer. Les deux sélections s’étaient neutralisées 3-3 lors du match aller à San José, preuve que les Ticos sont capables du meilleur comme du pire. « C’est un adversaire coriace. Je sais que pour se hisser en Coupe du monde, Haïti doit obligatoirement faire tomber le Costa Rica, et c’est ce que nous allons essayer de faire », a-t-il affirmé.

L’absence de domicile, un handicap majeur

L’un des grands regrets du sélectionneur reste l’impossibilité de recevoir à Port-au-Prince. L’instabilité sécuritaire dans la capitale haïtienne force les Grenadiers à jouer leurs matchs « à domicile » à Curaçao, loin de la ferveur du Stade Sylvio Cator et du soutien indéfectible des supporters haïtiens.

« Malheureusement, on ne reçoit pas nos rencontres à Port-au-Prince. Cependant, à Curaçao, on n’a pas d’autre choix que de battre le Costa Rica pour continuer de rêver », a reconnu Migné. Un handicap qui pèse lourd, surtout quand on sait l’importance du 12e homme dans les grandes compétitions.

Pour la diaspora haïtienne dispersée aux quatre coins du monde — Miami, New York, Montréal, Paris — cette situation est également frustrante. Beaucoup auraient aimé voir leurs Grenadiers évoluer sur le sol national, dans une atmosphère électrique digne des grandes heures du football haïtien.

Un groupe soudé et déterminé

Malgré les obstacles, Sébastien Migné se dit satisfait de son groupe de 23 joueurs. « Je pense avoir fait le choix des joueurs pouvant composer un meilleur groupe pour relever ce formidable défi. Le groupe est connecté », a-t-il souligné.

Le sélectionneur mise sur la résilience de ses hommes pour renverser la vapeur. « Une qualification directe reste encore possible, mais passer par les barrages me semble plus accessible », a-t-il reconnu avec pragmatisme. Une façon de gérer les attentes tout en gardant intacte la flamme de l’espoir.

L’art de rebondir après l’échec

Philosophe dans l’adversité, Migné cite volontiers Nelson Mandela, dont il se dit un grand admirateur : « On peut tomber une fois, on doit se relever. » Un message qu’il martèle à ses joueurs avant chaque rencontre. « Soit je gagne ou j’apprends, je ne perds jamais. Les grands joueurs ce sont ceux qui rebondissent toujours après l’échec. »

Cette philosophie résonne particulièrement dans le contexte haïtien. Le peuple haïtien, habitué à surmonter les épreuves — séismes, cyclones, crises politiques — sait ce que signifie se relever après une chute. Le football, dans ce sens, devient un miroir de la résilience nationale.

Rendez-vous à 9 heures pour un match capital

Ce jeudi 13 novembre à 9 heures du matin (heure haïtienne), tous les regards seront tournés vers Willemstad. Les Grenadiers joueront bien plus qu’un simple match de football. Ils porteront sur leurs épaules les espoirs de millions d’Haïtiens, ici et ailleurs, qui rêvent de voir leur pays briller sur la plus grande scène footballistique mondiale en 2026.

Le chemin est étroit, le défi immense, mais comme le dit si bien Sébastien Migné : « On va batailler ferme jusqu’au bout pour atteindre l’objectif fixé. »

Allez les Grenadiers ! L’heure est au courage et à la détermination. Le Mondial n’a jamais été aussi proche… et pourtant si difficile à atteindre.

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