Alix Didier Fils-Aimé a présidé une rencontre cruciale ce mardi à la Primature, rassemblant institutions nationales et partenaires internationaux. Objectif : coordonner les efforts pour des élections crédibles avant la fin de l’année. Le décret et le calendrier électoral attendus d’ici fin novembre.
Le compte à rebours est lancé. Ce mardi 11 novembre 2025, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a réuni à la Primature l’ensemble des acteurs clés du processus électoral haïtien. Autour de la table : membres du gouvernement, conseillers du Conseil électoral provisoire (CEP), représentants de la Police nationale (PNH) et des Forces armées (FAd’H), ainsi que les partenaires techniques et financiers de la communauté internationale.
L’objectif de cette rencontre de haut niveau ? Mettre tout le monde sur la même longueur d’onde pour garantir la tenue d’élections libres, inclusives et crédibles. Car après des années d’instabilité politique et de reports successifs, le pays a besoin de retrouver le chemin des urnes pour restaurer l’ordre constitutionnel.
L’État haïtien aux commandes
Le Premier ministre a été clair : « Le Gouvernement demeure le moteur du processus électoral et l’État haïtien en assure pleinement la souveraineté. » Un message adressé à la fois aux partenaires internationaux et aux citoyens haïtiens, en Haïti comme dans la diaspora, qui attendent des élections transparentes et sans ingérence excessive.
Pour appuyer ses propos, Alix Didier Fils-Aimé a rappelé les chiffres : depuis 2021, l’État haïtien a déjà versé 70 millions de dollars au fonds commun électoral géré par le PNUD. Et ce n’est pas tout. Le budget 2025-2026 prévoit plus de 3 milliards de gourdes supplémentaires pour financer les campagnes des partis politiques.
Ces montants, dans un contexte économique difficile où de nombreux Haïtiens peinent à joindre les deux bouts, témoignent de la priorité accordée au retour à la démocratie. Reste à savoir si cet investissement produira les résultats escomptés.
Plus de 225 partis régularisés
Le gouvernement ne ménage pas ses efforts pour structurer le paysage politique. À ce jour, plus de 225 formations politiques ont été régularisées auprès du Ministère de la Justice et de la Sécurité publique. Un travail de longue haleine dans un pays où la multiplication des partis politiques, souvent éphémères, complique la lisibilité du jeu démocratique.
Le CEP, de son côté, a publié le projet de décret électoral, actuellement en discussion avec les différents acteurs concernés. Selon le Premier ministre, deux documents majeurs seront rendus publics d’ici la fin novembre : le décret électoral définitif et le calendrier électoral. Des outils indispensables pour que candidats, électeurs et observateurs puissent se préparer en toute connaissance de cause.
Sécurité et logistique : les défis de taille
Au-delà des aspects administratifs et financiers, la question sécuritaire demeure l’éléphant dans la pièce. Les échanges lors de cette rencontre ont porté sur les aspects sécuritaires, logistiques et techniques du processus. Dans un pays où plusieurs régions restent sous le contrôle de gangs armés, garantir la sécurité des électeurs et des bureaux de vote représente un défi colossal.
C’est là que la coordination avec la PNH, les FAd’H et les partenaires internationaux prend tout son sens. Les mécanismes de la Table sectorielle et de la Table des bailleurs, évoqués lors de la rencontre, visent justement à assurer la cohérence des efforts et la mobilisation des ressources nécessaires.
Le peuple haïtien, acteur principal
Malgré l’importance des institutions et des partenaires internationaux, le Premier ministre a tenu à souligner que « la réussite du processus électoral repose avant tout sur la mobilisation du peuple haïtien. » Un appel à la responsabilité citoyenne qui résonne particulièrement auprès des Haïtiens de la diaspora, souvent frustrés de ne pouvoir voter depuis l’étranger.
Pour beaucoup d’entre eux, à New York, Miami, Montréal ou Paris, ces élections représentent un espoir de stabilité et de renouveau démocratique. Ils suivent de près chaque développement, conscients que l’avenir d’Haïti se joue aussi dans les urnes.
Une course contre la montre
Avec la publication annoncée du décret et du calendrier électoral d’ici fin novembre, le gouvernement s’engage dans une course contre la montre. Les défis sont nombreux : sécuriser les zones de vote, former le personnel électoral, sensibiliser les électeurs, garantir la transparence du scrutin.
Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé mise sur le dialogue, la responsabilité et la souveraineté démocratique pour y parvenir. Mais au-delà des déclarations, c’est sur le terrain que tout se jouera. Les prochaines semaines seront décisives.
Les Haïtiens, ici et ailleurs, attendent des actes. Seront-ils enfin au rendez-vous des urnes ?

