À l’Hôtel Montana, le Premier ministre a célébré les agents publics qui continuent de servir l’État malgré les défis sécuritaires et économiques. Un moment de reconnaissance pour ceux qui font tourner la machine administrative du pays.

Dans un contexte où l’État haïtien peine à fonctionner normalement, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a tenu à rendre un hommage appuyé aux fonctionnaires du pays. Ce lundi 23 juin, à l’occasion de la Journée mondiale de la fonction publique, il s’est rendu à l’Hôtel Montana de Pétion-Ville pour saluer ces « héros de l’ombre » qui maintiennent les services publics à bout de bras.

Des conditions difficiles mais une détermination intacte

La cérémonie, organisée par l’Office de Management et des Ressources Humaines (OMRH), a mis en lumière une réalité que connaissent bien nos compatriotes : celle de fonctionnaires qui travaillent dans des conditions précaires mais qui ne baissent pas les bras.

Stéphanie Saint-Louis, représentante du ministère de la Culture et de la Communauté, a donné le ton avec des mots qui résonnent : « Être fonctionnaire, c’est servir sans relâche, souvent dans l’ombre et toujours avec dignité ». Une déclaration qui traduit la réalité de milliers d’agents publics qui, malgré des salaires souvent insuffisants et des moyens limités, continuent d’assurer leur mission.

Pour nos frères et sœurs de la diaspora qui connaissent les défis du service public dans d’autres pays, cette situation n’est pas sans rappeler les sacrifices que font quotidiennement nos fonctionnaires restés au pays.

L’innovation comme mot d’ordre

Le thème choisi cette année – « Des fonctionnaires engagés au service d’une administration publique haïtienne innovante et performante » – peut paraître ambitieux dans le contexte actuel. Pourtant, le Premier ministre mise sur la créativité et l’innovation pour transformer l’administration publique.

Madelain Fils-Aimé, coordonnateur général de l’OMRH, a rappelé aux fonctionnaires leurs devoirs fondamentaux : servir avec « honnêteté, intégrité et rigueur ». Des valeurs qui prennent tout leur sens dans un pays où la corruption a longtemps gangrené les institutions.

Des promesses d’amélioration

Le Chef du gouvernement n’est pas resté dans les généralités. Il a promis des actions concrètes : amélioration des conditions de travail, formation continue, modernisation des outils de travail. Des engagements qui, s’ils sont tenus, pourraient redonner espoir à une fonction publique souvent démoralisée.

« Le fonctionnaire est le bras agissant de l’État. Il mérite d’être honoré pour son engagement constant », a souligné Fils-Aimé, reconnaissant ainsi le rôle crucial de ces agents dans le fonctionnement de l’État.

Entre célébration et réalité du terrain

Cette célébration intervient à un moment particulier. Alors que les gangs contrôlent de plus en plus de territoires et que l’insécurité paralyse de nombreux services publics, maintenir une administration fonctionnelle relève du défi quotidien.

Nos compatriotes qui travaillent dans les administrations publiques à l’étranger – que ce soit au Canada, aux États-Unis ou en France – savent combien il est important d’avoir des institutions qui fonctionnent. En Haïti, cette normalité reste un objectif à atteindre.

Le Premier ministre a d’ailleurs évoqué les efforts en cours pour organiser le référendum constitutionnel et les élections générales, rappelant que l’administration publique sera un pilier essentiel de ces processus démocratiques.

Cette journée de reconnaissance arrive à point nommé pour remotiver des troupes souvent oubliées. Mais au-delà des discours et des hommages, les fonctionnaires haïtiens attendent surtout des actes concrets : de meilleurs salaires, des conditions de travail décentes et les moyens de bien faire leur travail. Car comme le dit si bien le proverbe créole : « Bèl pawòl pa janm kuit manje » – les belles paroles ne cuisent jamais le repas.

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