L’escalade militaire entre Washington et Caracas prend une tournure inquiétante. Après une première frappe meurtrière début septembre, Donald Trump annonce un nouveau bombardement contre des « narcoterroristes » vénézuéliens, alimentant les craintes d’un conflit ouvert dans notre région caribéenne.

La mer des Caraïbes, cette étendue d’eau que nos ancêtres ont traversée dans l’espoir d’une vie meilleure, devient aujourd’hui le théâtre d’une guerre sans merci entre les États-Unis et le Venezuela. Lundi matin, Donald Trump a confirmé qu’un second bateau vénézuélien avait été pulvérisé par l’armée américaine, faisant trois morts selon le président américain.

Une vidéo choc pour justifier l’irréparable

Sur sa plateforme Truth Social, Trump n’a pas hésité à partager une vidéo spectaculaire montrant un navire se transformant instantanément en boule de feu. Un spectacle qui rappelle tristement les images de guerre que nous avons trop souvent vues dans d’autres régions du monde, et qui risque désormais de se répéter dans nos eaux caribéennes.

« Tout ce qu’il y a à faire, c’est regarder le chargement éparpillé dans l’océan, des gros sacs de cocaïne et de fentanyl de partout », s’est justifié le président américain devant la presse. Cette frappe s’ajoute à une première attaque menée le 2 septembre, qui avait déjà fait onze morts selon Washington.

Nicolas Maduro crie à l’agression militaire

La réaction de Caracas ne s’est pas fait attendre. Nicolas Maduro, le président vénézuélien, a dénoncé « une agression en cours à caractère militaire » lors d’une conférence de presse lundi. Pour lui, ces attaques américaines constituent des actes de guerre pure et simple.

« Le Venezuela est habilité par les lois internationales à y répondre », a-t-il martelé, brandissant le droit de son pays à « se défendre » contre ce qu’il considère comme une invasion déguisée. Une escalade verbale qui fait écho aux tensions que nous avons connues dans la région lors de précédentes crises internationales.

La drogue, prétexte d’une guerre plus large ?

Derrière cette guerre ouverte contre les narcotrafiquants se cache peut-être un objectif plus ambitieux. Maduro accuse ouvertement Washington de vouloir « provoquer un changement de régime pour s’emparer des immenses richesses pétrolières et gazières du Venezuela ».

Les États-Unis ont mis la barre très haut : ils offrent désormais 50 millions de dollars pour la capture de Maduro, qu’ils accusent de diriger le fameux « Cartel des Soleils ». Une récompense qui dépasse celle offerte pour certains terroristes internationaux les plus recherchés.

Les Caraïbes transformées en zone de guerre

Cette escalade militaire transforme progressivement notre région en théâtre d’opérations. Washington a déployé sept navires de guerre dans les Caraïbes et un autre dans le Pacifique, créant une présence militaire massive aux portes d’Haïti et des autres îles de la région.

Pour nos compatriotes vivant en Floride ou ailleurs aux États-Unis, cette situation rappelle douloureusement d’autres épisodes de tensions régionales qui ont directement impacté nos communautés caribéennes.

Face à cette menace, Maduro a appelé la population vénézuélienne à rejoindre la milice et annoncé le déploiement de 25 000 militaires aux frontières. De son côté, le secrétaire d’État américain Marco Rubio, bien connu de la communauté latino-américaine de Floride, assume pleinement cette politique de la main de fer : « Certains de ces bateaux doivent se faire pulvériser. »

Cette escalade militaire aux portes d’Haïti pose des questions cruciales pour notre région. Jusqu’où ira cette guerre larvée entre deux géants qui utilisent nos eaux comme champ de bataille ? Et surtout, quelles seront les conséquences pour nos petites nations caribéennes prises entre deux feux ? L’avenir de notre région des Caraïbes se joue peut-être aujourd’hui dans ces eaux que nos peuples partagent depuis des siècles.

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