Les produits haïtiens échappent aux tarifs douaniers américains, offrant un espoir pour l’industrie textile et l’économie nationale

Bonne nouvelle pour Haïti : l’administration Trump exempte les produits textiles haïtiens des 10 % de tarifs douaniers, préservant les avantages de la loi HOPE/HELP. Une lueur d’espoir pour l’économie haïtienne, célébrée de Port-au-Prince à la diaspora.

Une exemption cruciale pour le textile

Le ministre de l’Économie et des Finances, Alfred Métellus, a annoncé le 27 avril 2025 au Nouvelliste que les produits textiles haïtiens, exportés hors taxes vers les États-Unis sous la loi HOPE/HELP, échapperont aux 10 % de tarifs douaniers imposés par l’administration Trump. Cette décision, confirmée lors d’une réunion à Washington avec un responsable des accords commerciaux, est un « grand avantage » pour Haïti, selon Métellus. « Nous avons reçu des documents garantissant que ces tarifs ne s’appliqueront pas », a-t-il précisé.

Pour les Haïtiens, cette nouvelle est un soulagement. L’industrie textile, qui emploie des milliers de personnes dans des zones comme Carrefour et la SONAPI à Port-au-Prince, est un pilier économique. « Si les tarifs avaient frappé, nos usines auraient fermé », confie Marie, une ouvrière textile à Delmas. À Miami, où la diaspora suit l’économie haïtienne, cette exemption est vue comme une chance de préserver des emplois vitaux.

Un avantage compétitif

Métellus y voit un « avantage compétitif » face à d’autres pays touchés par des taxes douanières. Alors que des nations comme la Chine ou le Mexique subissent des tarifs, Haïti pourrait attirer plus d’investisseurs américains dans le textile. « C’est une opportunité pour renforcer notre position », a-t-il ajouté, soulignant la stratégie de Trump de privilégier des accords commerciaux avec des pays proches, comme Haïti. À Jacmel, où les petites entreprises rêvent d’exporter, cette perspective redonne espoir. « Si les Américains investissent, on peut relancer l’économie », espère un commerçant.

La loi HOPE/HELP, qui permet aux produits haïtiens d’entrer sans taxes aux États-Unis, arrive à expiration en septembre 2025. Métellus a révélé que l’administration Trump soutient son renouvellement, mais la décision repose sur le Congrès, attendue avant l’été. « Des moyens sont mobilisés pour accélérer les démarches », a-t-il assuré, notant une collaboration étroite entre le gouvernement et le secteur privé haïtien.

Une mobilisation pour le renouvellement

Le gouvernement haïtien ne ménage pas ses efforts pour sécuriser le renouvellement de HOPE/HELP. Métellus a évoqué une « harmonisation » avec les entreprises textiles, comme celles de la zone franche de Carrefour, pour plaider auprès du Congrès. Des lobbyistes haïtiens et américains sont déjà à l’œuvre, et la diaspora, notamment à New York, joue un rôle clé. « Nos communautés à Washington et Miami poussent les sénateurs à agir », explique un militant haïtien à Horizon 360 News.

Cette mobilisation rappelle les efforts de 2010, lorsque HOPE/HELP a été renforcé après le séisme. À Montréal, où les Haïtiens soutiennent l’économie nationale via des transferts, l’enjeu est clair : préserver les 30 000 emplois directs du textile. « Chaque usine ouverte, c’est une famille qui mange », souligne une étudiante haïtienne.

Des défis à l’horizon

Malgré cette bonne nouvelle, les obstacles restent immenses. La crise sécuritaire, avec 85 % de Port-au-Prince sous le contrôle des gangs, menace les usines et les chaînes d’approvisionnement. La grève imposée par le chef de gang Krisla à Carrefour, le 28 avril, montre à quel point l’insécurité paralyse les zones industrielles. À cela s’ajoute la faiblesse du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), critiqué pour son milliard de gourdes de dépenses inutiles. « Si les gangs bloquent tout, à quoi sert cette exemption ? » s’interroge un ouvrier sur X.

Le don de 50 millions de dollars de la Banque Mondiale pour l’agriculture et les récents plaidoyers du gouverneur Ronald Gabriel au G-24 montrent que des solutions existent, mais elles exigent un environnement stable. La diaspora, de Paris à Boston, pourrait amplifier ces efforts en faisant pression pour plus de sécurité et d’investissements.

Une chance à saisir

L’exemption des tarifs de Trump et le possible renouvellement de HOPE/HELP sont une bouée de sauvetage pour Haïti. Ils offrent une chance de relancer le textile, de créer des emplois et de redonner espoir à des communautés épuisées, de Gonaïves à la Grand’Anse. Mais sans un sursaut contre les gangs et une gouvernance efficace, cette opportunité pourrait s’évanouir. À nous, Haïtiens d’Haïti et de la diaspora, de pousser nos leaders et nos alliés à transformer cette chance en réalité. Comment pouvons-nous soutenir notre industrie et nos travailleurs ? Votre engagement peut tout changer !

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