Après des années de service en Haïti, la Représentante spéciale adjointe de l’ONU Ulrika Richardson tire sa révérence. Le gouvernement haïtien lui rend un hommage appuyé pour son engagement durant les moments les plus difficiles du pays.

Un adieu chaleureux à l’Hôtel Karibe

Ce mardi 5 août, l’Hôtel Karibe de Pétion-Ville a accueilli un cocktail d’adieu particulier. Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, entouré du ministre de l’Économie Alfred Fils Metellus et du ministre des Affaires étrangères Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste, est venu personnellement saluer le départ de Madame Ulrika Richardson, qui quitte ses fonctions de Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies et Coordonnatrice résidente en Haïti.

Dans un pays où les relations avec la communauté internationale sont souvent tendues, cette cérémonie d’adieu traduit une reconnaissance mutuelle rare et significative.

« Elle a su faire la différence » : un parcours salué

Le Chef de la Primature n’a pas mâché ses mots pour rendre hommage à celle qui a accompagné Haïti durant des « périodes particulièrement sensibles ». Une formule diplomatique qui cache une réalité brutale : Ulrika Richardson a exercé ses fonctions pendant certaines des années les plus sombres de l’histoire récente d’Haïti.

Entre l’assassinat du président Jovenel Moïse en juillet 2021, la crise sécuritaire sans précédent avec l’expansion des gangs, les kidnappings qui ont touché toutes les couches sociales, et la crise humanitaire qui frappe encore des milliers de familles, la mission de Mme Richardson n’a jamais été de tout repos.

« C’est à nous de dire au revoir à Mme Ulrika pour son engagement aux côtés d’Haïti et pour sa persévérance. Elle a su faire la différence », a déclaré le Premier ministre, témoignant d’une appréciation qui dépasse les formules de courtoisie habituelle.

Une coopération constructive dans un contexte difficile

Le parcours d’Ulrika Richardson en Haïti illustre les défis auxquels font face les représentants de la communauté internationale dans le pays. Coordonner l’aide humanitaire quand les routes sont contrôlées par des groupes armés, maintenir le dialogue avec les autorités dans un contexte d’instabilité politique chronique, et tenter de préserver l’espoir des populations : autant de missions quasi impossibles qu’elle a menées avec « coopération constructive », selon les termes du Premier ministre.

Pour nos compatriotes qui ont vécu ces années difficiles, le nom d’Ulrika Richardson résonne souvent avec les distributions alimentaires d’urgence, les programmes de soutien aux déplacés internes, ou encore les initiatives de dialogue politique qui ont tenté de maintenir un minimum de stabilité.

Un présent symbolique et une reconnaissance mutuelle

La remise d’un « présent symbolique » par le Premier ministre dépasse le simple protocole. Dans un pays où les relations avec l’ONU et la communauté internationale sont parfois houleuses – que l’on pense aux controversies autour de la MINUSTAH ou aux débats actuels sur la force multinationale – cette cérémonie d’adieu témoigne d’une reconnaissance mutuelle.

« J’espère que nous aurons la chance de nous retrouver à travers nos engagements communs. Au nom de mon gouvernement et du peuple haïtien, je vous dis merci », a conclu le Premier ministre, laissant la porte ouverte à de futures collaborations.

Le départ d’Ulrika Richardson marque la fin d’un chapitre dans les relations entre Haïti et l’ONU. Alors que le pays fait face à des défis toujours plus complexes, reste à savoir si son successeur saura maintenir cette « coopération constructive » saluée par les autorités haïtiennes. Pour un pays habitué aux changements brusques, la continuité dans les partenariats internationaux devient un enjeu crucial.

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