Port-au-Prince, 13 janvier 2025 — Une nouvelle crise éclate au sein du système judiciaire haïtien, mettant en lumière des tensions entre le Parquet de Port-au-Prince et le Ministère de la Justice. Le Commissaire du Gouvernement Lionel Constant Bourguoin a catégoriquement rejeté sa mutation à Jacmel, dénonçant une décision qu’il qualifie d’illégale et contraire aux principes fondamentaux de la justice.

Un transfert controversé

En tant que représentant des Commissaires du Gouvernement au Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ), Me Bourguoin a rappelé l’article 10 de la loi créant le CSPJ. Celui-ci stipule qu’un magistrat membre du CSPJ ne peut être nommé à un autre poste judiciaire sans avoir préalablement démissionné de son mandat.

« Cette décision constitue une violation flagrante de la loi et une atteinte à l’indépendance de la justice. Ceux qui pensent pouvoir me déplacer pour satisfaire des intérêts particuliers se trompent lourdement », a déclaré Me Bourguoin lors d’une conférence de presse tenue dans ses bureaux.

Un acte perçu comme une ingérence politique

Le magistrat voit dans cette tentative de transfert une manœuvre politique destinée à entraver son travail à la tête du Parquet de Port-au-Prince. « Ceux qui contestent mes décisions doivent s’adresser aux instances judiciaires compétentes, pas chercher à m’éloigner », a-t-il martelé, dénonçant des pressions venant de hautes sphères pour affaiblir son autorité.

Un bras de fer avec le Ministère de la Justice

Le ministre de la Justice, Me Patrick Pélissier, n’a pas encore réagi à cette prise de position ferme de Me Bourguoin. Cependant, ce bras de fer pourrait avoir des répercussions importantes sur la stabilité et la crédibilité du système judiciaire, déjà critiqué pour son inefficacité et son manque de transparence.

Un appel à la défense de l’indépendance judiciaire

Me Bourguoin a réaffirmé son engagement à rester en poste et à poursuivre son travail malgré les pressions. « La justice ne peut être instrumentalisée pour des intérêts privés ou politiques. Je resterai à mon poste et continuerai à défendre les lois de la République. »

Cette affaire, qui pourrait rapidement dégénérer, soulève une fois de plus des questions sur l’autonomie de la justice en Haïti et sur les ingérences politiques qui en minent le fonctionnement. Le Parquet de Port-au-Prince devient ainsi le théâtre d’un affrontement dont l’issue reste incertaine.

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