Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a présenté lundi au Secrétaire général de l’OEA Albert Ramdin les grandes lignes de son plan pour sortir Haïti de la crise. Le chef du gouvernement mise sur une approche à double volet – rétablissement de la sécurité et organisation d’élections inclusives – pour reconquérir la confiance de ses partenaires internationaux.

Fils-Aimé dévoile sa feuille de route pour redresser Haïti

Face au patron de l’OEA, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé n’a pas fait dans la demi-mesure. Le chef du gouvernement a saisi cette tribune diplomatique pour présenter sa vision stratégique destinée à sortir Haïti de l’ornière. Son plan, articulé autour de deux priorités majeures, témoigne d’une approche pragmatique face à l’urgence de la situation.

D’un côté, Fils-Aimé mise tout sur le rétablissement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national – une condition sine qua non pour permettre aux Haïtiens de retrouver une vie normale. De l’autre, il prépare activement le terrain pour des élections inclusives, seule voie légitime pour restaurer la démocratie dans le pays.

Cette présentation stratégique du Premier ministre répond aux attentes pressantes des Haïtiens qui aspirent à retrouver stabilité et normalité démocratique après des années de chaos politique et sécuritaire.

Fils-Aimé fait le point sur les avancées du CEP

Le Premier ministre a également profité de cette rencontre pour faire état des « progrès enregistrés dans les travaux du Conseil Électoral Provisoire » (CEP). Cette mise à jour témoigne de l’implication directe de Fils-Aimé dans le processus électoral, un dossier qu’il semble suivre de près.

Bien que les détails de ces avancées n’aient pas été précisés, cette annonce du chef du gouvernement suggère que les travaux préparatoires avancent malgré les défis logistiques et sécuritaires énormes. Pour les millions d’Haïtiens privés d’expression démocratique depuis les dernières élections législatives de 2016, ces progrès représentent un espoir de pouvoir enfin choisir leurs représentants.

L’approche de Fils-Aimé semble privilégier la transparence avec les partenaires internationaux, en leur donnant des comptes-rendus réguliers sur l’état d’avancement des chantiers prioritaires.

L’OEA mise sur une stratégie à cinq piliers

Albert Ramdin, qui dirige l’OEA depuis 2024, a salué la « volonté politique affichée par le gouvernement haïtien » et réaffirmé l’engagement de son organisation. Cette promesse de soutien s’articule autour d’une feuille de route ambitieuse comprenant cinq domaines d’intervention : gouvernance, assistance humanitaire, sécurité, processus électoral et développement durable.

Cette approche globale témoigne de la reconnaissance par l’OEA de la complexité de la crise haïtienne. Il ne s’agit plus seulement de résoudre le problème sécuritaire, mais de construire les bases d’une stabilité durable qui touche tous les aspects de la vie nationale.

Le Groupe des Amis d’Haïti se réunit le 29 juillet

Pour renforcer la coordination internationale, le Secrétaire général de l’OEA a annoncé la convocation d’une réunion du Groupe des Amis d’Haïti, prévue pour le 29 juillet 2025. Ce groupe, qui rassemble les principaux partenaires d’Haïti, joue un rôle crucial dans la mobilisation des ressources et la coordination des efforts internationaux.

Cette réunion intervient à un moment stratégique, alors que la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) peine à contenir la violence des gangs et que la situation humanitaire continue de se dégrader. Les Haïtiens espèrent que cette mobilisation diplomatique se traduira par des actions concrètes sur le terrain.

Un test pour la crédibilité internationale d’Haïti

La multiplication des rencontres diplomatiques de haut niveau témoigne de la volonté du gouvernement Fils-Aimé de regagner la confiance de la communauté internationale. Après des années de relations tendues avec les partenaires traditionnels, cette ouverture diplomatique pourrait débloquer des financements essentiels pour la reconstruction du pays.

Pour l’OEA, organisation qui compte 35 États membres des Amériques, l’accompagnement d’Haïti représente également un enjeu de crédibilité. L’organisation a déjà été critiquée par le passé pour son manque d’efficacité face aux crises régionales.

Ces discussions diplomatiques suscitent l’espoir, mais les Haïtiens restent dans l’attente d’actions concrètes. Après tant de promesses non tenues, la population veut voir des résultats tangibles : des routes sécurisées, des écoles qui fonctionnent, des élections crédibles. Le véritable test pour le gouvernement Fils-Aimé et ses partenaires internationaux sera de transformer ces engagements en amélioration réelle du quotidien des citoyens.

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