Le gouverneur Ronald Gabriel plaide pour un soutien accru face à la crise haïtienne lors des réunions du FMI et de la Banque Mondiale

Lors des réunions de printemps du FMI et de la Banque Mondiale, le gouverneur haïtien Ronald Gabriel a porté la voix d’Haïti, réclamant une aide ciblée pour les États fragiles comme le nôtre. Un appel vibrant qui résonne pour les Haïtiens, en Haïti et dans la diaspora, en quête d’espoir face à une crise sans fin.

Une voix haïtienne à Washington

Le 22 avril 2025, Ronald Gabriel, gouverneur de la Banque de la République d’Haïti (BRH), s’est adressé à la réunion ministérielle du G-24, un groupe de pays en développement, lors des réunions de printemps du FMI et de la Banque Mondiale. Dans un discours poignant, il a mis en lumière les défis qui étranglent Haïti : insécurité, crise économique et humanitaire, et durcissement des politiques migratoires. « Haïti est pris dans un cercle vicieux de fragilité », a-t-il déclaré, appelant à une action urgente pour les États vulnérables.

Pour les Haïtiens de Port-au-Prince, où les gangs contrôlent 85 % de la ville, et de la diaspora à Miami, ce plaidoyer est un cri du cœur. « Enfin, quelqu’un dit au monde ce qu’on vit », confie Marie, une enseignante de Jacmel, qui suit les nouvelles sur WhatsApp. Gabriel a insisté : sans un soutien adapté, les objectifs de développement durable resteront hors de portée pour des pays comme Haïti.

Haïti, symbole des États fragiles

Le gouverneur a rappelé que 40 pays fragiles, abritant un milliard de personnes, sont piégés dans l’instabilité et la décroissance. En Haïti, la crise sécuritaire, aggravée par les gangs de Viv Ansanm, et les chocs externes, comme l’inflation mondiale, ont plongé 5,7 millions de personnes dans l’insécurité alimentaire. À cela s’ajoute la menace des politiques migratoires restrictives, notamment aux États-Unis et en République Dominicaine, où 86 000 Haïtiens ont été expulsés en 2025. Ces restrictions risquent de réduire les transferts d’argent, vitaux pour des familles de Léogâne à Gonaïves.

À New York, où la diaspora envoie des millions, cette alerte fait écho. « Si on ne peut plus aider nos proches, c’est tout Haïti qui s’effondre », s’inquiète Jean, un restaurateur haïtien. Gabriel a plaidé pour que l’aide internationale réponde aux « besoins stratégiques » d’Haïti, comme la sécurité et la relance agricole, à l’image du récent don de 50 millions de dollars de la Banque Mondiale.

Des solutions multilatérales en vue ?

Le gouverneur a salué les efforts du FMI et de la Banque Mondiale, notamment la révision des quote-parts, qui détermine l’influence des pays, et la redistribution des Droits de Tirage Spéciaux (DTS), une monnaie internationale pour soutenir les économies. Il a aussi loué les mécanismes comme l’IDA21 et le PRGT, des fonds concessionnels pour les pays pauvres. Mais il a insisté : l’accès à ces outils doit être « équitable » pour les États fragiles et en conflit (FCV), comme Haïti.

Ces propositions rappellent les combats des Haïtiens pour une justice globale, comme lorsque la diaspora à Montréal a manifesté pour le TPS américain. Pourtant, les promesses internationales, comme la mission multinationale kenyane, restent sous-financées, laissant Haïti lutter seule. « On a besoin d’actions, pas de discours », lance un étudiant de Cap-Haïtien sur X.

Une coopération régionale à renforcer

Gabriel a appelé à une coopération régionale accrue en Amérique latine et dans les Caraïbes pour peser dans les discussions multilatérales. Face aux tensions commerciales, au surendettement et aux conflits géopolitiques, il voit dans l’unité une chance de faire entendre la voix des pays vulnérables. Pour Haïti, cela pourrait signifier des alliances avec des voisins comme la Jamaïque ou les Bahamas pour négocier plus d’aide, un enjeu crucial alors que le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) peine à gouverner.

À Paris, où les Haïtiens suivent la crise avec anxiété, cet appel à l’unité inspire. « Si Haïti parle fort avec d’autres pays, on ne nous ignorera plus », espère une militante. Des initiatives comme le partenariat avec la Banque interaméricaine de développement, signé le 21 avril, montrent que des ponts sont possibles.

Un appel à ne pas ignorer

Le discours de Ronald Gabriel est un rappel brutal : Haïti ne peut plus attendre. Alors que le CPT, critiqué pour son milliard de gourdes de dépenses inutiles, s’enlise, cette intervention au G-24 offre une lueur d’espoir. Mais sans actions concrètes, ces mots risquent de s’évanouir, comme tant de promesses. À nous, Haïtiens d’Haïti et de la diaspora, de faire pression pour que cet appel soit entendu. Et vous, comment pouvons-nous transformer cette urgence en solutions ? Votre voix peut changer Haïti !

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