Un changement chaotique qui suscite la frustration
L’Électricité d’Haïti (EDH) a adopté un nouveau système de compteurs prépayés offline sans préavis, semant la confusion et privant certains abonnés de courant. Une situation qui exaspère les Haïtiens, d’ici et de la diaspora, déjà confrontés à des défis énergétiques.
Un changement brutal et mal communiqué
Depuis plusieurs semaines, l’EDH procède au remplacement des compteurs électriques, passant d’un système postpayé ou prépayé online à un système prépayé offline, sans prévenir les abonnés. À Pèlerin, un résident a découvert par hasard, via ses voisins, que son compteur avait été changé, le laissant sans électricité pendant des jours. De Pèlerin à Laboule, tous les abonnés sont concernés. Ce manque de communication a créé un tollé, notamment à Pétion-Ville, où les bureaux de l’EDH sont pris d’assaut par des clients désemparés. À Miami ou à Montréal, où la diaspora suit ces nouvelles, beaucoup s’inquiètent pour leurs familles en Haïti, déjà habituées à des coupures fréquentes.
Un système complexe et des abonnés désemparés
Avec le nouveau système, les abonnés doivent activer leur compteur à l’aide d’un jeton de 20 chiffres, reçu après un paiement en espèces . Une télécommande, fournie sans chargeur, affiche les kilowatts souscrits (35,01 gourdes pour les résidences, 50 gourdes pour les commerces), qui diminuent avec la consommation. Une fois le crédit épuisé, il faut répéter le processus avec un nouveau code. Mais l’absence de manuels – souvent indisponibles au bureau de l’EDH – et le manque d’explications compliquent l’adaptation. « Ça fait plus d’un mois que j’attends le transfert de mes crédits sur le nouveau système », déplore un abonné, excédé par les délais. À Jacmel, où l’accès à l’électricité est déjà un luxe, ces complications frustrent encore plus.
Des lacunes qui aggravent la crise énergétique
Les abonnés déjà en prépayé online subissent aussi ce changement, avec des crédits transférés sous trois à quatre jours, un délai souvent non respecté. Pire, les compteurs sont parfois remplacés en l’absence des résidents, les laissant sans informations ni moyens d’activation. Ce chaos s’ajoute aux défis énergétiques d’Haïti, où, selon des données de 2022, l’EDH ne fournit que 4 à 6 heures d’électricité par jour à Port-au-Prince. Au Cap-Haïtien ou à Paris, où la diaspora envoie souvent des fonds pour des générateurs, ce fiasco de l’EDH est perçu comme un échec de plus dans la gestion des services publics.
Un appel à une meilleure gestion de l’EDH
Face à la grogne, les abonnés exigent une campagne de communication claire et un meilleur accompagnement de l’EDH. Alors que les Haïtiens, de Gonaïves à New York, rêvent d’un accès stable à l’électricité, cette transition chaotique doit être corrigée pour éviter d’aggraver leur quotidien. Comment l’EDH peut-elle regagner la confiance de ses clients ? Votre avis compte !