Tegucigalpa, 2 janvier 2025 – Le gouvernement hondurien a lancé un avertissement sans précédent en évoquant la fermeture potentielle des bases militaires américaines sur son territoire, en réponse aux politiques migratoires strictes annoncées par l’administration Trump. Cette déclaration, portée par la présidente Xiomara Castro, reflète une montée des tensions entre Tegucigalpa et Washington.
Un tournant dans les relations bilatérales
La présidente Castro a dénoncé ce qu’elle a qualifié d’ »injustice historique » concernant la présence militaire américaine. « Ces bases, établies sur notre sol sans aucune compensation équitable, doivent être réévaluées si nos citoyens continuent d’être injustement ciblés », a-t-elle affirmé dans un discours télévisé.
La base aérienne de Palmerola, située dans le département de Comayagua, est au cœur de cette polémique. Construite dans les années 1980 pour contrer les menaces communistes, elle incarne l’alliance militaire entre les deux pays. Pourtant, face aux menaces d’expulsions massives, le Honduras envisage une rupture symbolique qui pourrait redéfinir ses relations avec les États-Unis.
Une crise migratoire aux répercussions économiques
Le Honduras compte environ 2 millions de citoyens vivant aux États-Unis, dont une majorité en situation irrégulière. Les envois de fonds de cette diaspora représentent plus d’un quart du PIB hondurien, constituant un pilier économique vital.
Selon Tony García, vice-ministre des Affaires étrangères, « au moins 250 000 Honduriens risquent d’être expulsés dès cette année ». Ce scénario, qualifié de catastrophe humanitaire potentielle, pourrait exacerber la pauvreté et les tensions sociales dans un pays déjà fragilisé.
Dialogue ou confrontation ?
Malgré la fermeté de ses propos, la présidente Castro a laissé la porte ouverte à une solution diplomatique : « Nous espérons que Washington privilégiera une approche constructive, reconnaissant la contribution positive de nos migrants à leur économie. »
Cependant, cette posture traduit également une volonté de tester la détermination américaine face à l’enjeu migratoire. Pour le gouvernement hondurien, il s’agit d’envoyer un message clair : la coopération bilatérale ne peut se faire au détriment de la dignité et des droits des citoyens honduriens.
Un impact régional
Cette escalade intervient dans un contexte où plusieurs pays d’Amérique centrale dénoncent les politiques migratoires agressives des États-Unis. Les menaces de fermeture des bases militaires pourraient inciter d’autres nations de la région à adopter des positions similaires, renforçant ainsi une dynamique de contestation collective.
Un avenir incertain
Alors que l’administration Trump prépare ses premières mesures, le bras de fer entre Tegucigalpa et Washington pourrait s’intensifier. Le Honduras, en jouant la carte de la souveraineté et de la pression économique, risque de redéfinir les termes de sa relation avec son puissant voisin.
L’issue de ce conflit dépendra de la capacité des deux parties à trouver un terrain d’entente. Mais une chose est certaine : le Honduras n’entend pas rester passif face aux défis migratoires qui menacent son équilibre socio-économique.