Ottawa, 1er février 2025 – Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a réagi avec fermeté ce samedi 1er février 2025 à l’annonce du président américain, Donald Trump, d’imposer des tarifs douaniers de 25 % sur les exportations canadiennes et de 10 % sur l’énergie canadienne. Dans un discours solennel, Trudeau a dénoncé une décision qui menace la relation économique historique entre les deux pays et a annoncé des mesures de représailles économiques pour protéger les intérêts du Canada.
Une décision américaine aux conséquences lourdes
Les tarifs annoncés par Donald Trump, qui doivent entrer en vigueur le mardi 4 février, visent directement les exportations canadiennes vers les États-Unis, notamment dans des secteurs clés comme l’automobile, l’énergie et les matières premières. Justin Trudeau a immédiatement condamné cette décision, la qualifiant de violation flagrante de l’accord de libre-échange nord-américain récemment signé entre les États-Unis, le Canada et le Mexique.
« Ce choix, oui, nuira aux Canadiens, mais au-delà de cela, il aura de réelles conséquences pour vous, le peuple américain, » a déclaré Trudeau, s’adressant directement aux citoyens américains. Il a mis en garde contre les impacts négatifs de ces tarifs sur l’économie américaine, notamment la fermeture potentielle d’usines d’assemblage automobile et d’autres installations manufacturières. « Ils augmenteront vos coûts, y compris ceux des aliments à l’épicerie et du carburant à la pompe. Ils entraveront votre accès à un approvisionnement abordable en biens vitaux pour la sécurité des États-Unis, comme le nickel, la potasse, l’uranium, l’acier et l’aluminium. »
Un partenariat historique remis en cause
Justin Trudeau a rappelé l’importance du partenariat historique entre le Canada et les États-Unis, soulignant des décennies de coopération économique, militaire et diplomatique. Citant le président John F. Kennedy, il a déclaré : « La géographie a fait de nous des voisins, l’histoire a fait de nous des amis, l’économie a fait de nous des partenaires et la nécessité a fait de nous des alliés. »
Il a également évoqué les moments cruciaux où le Canada a soutenu les États-Unis, des plages de Normandie pendant la Seconde Guerre mondiale aux rues de Kandahar en Afghanistan. « Des champs de Flandre aux montagnes de la péninsule coréenne, nous avons combattu et sommes morts à vos côtés, » a-t-il rappelé. Trudeau a aussi mentionné l’aide canadienne lors de la crise des otages en Iran, de l’ouragan Katrina, des incendies en Californie et après les attentats du 11 septembre 2001, lorsque le Canada a accueilli des milliers de passagers d’avions détournés.
Des représailles économiques immédiates
Face à cette décision unilatérale de Washington, Justin Trudeau a annoncé des mesures de représailles économiques pour protéger les intérêts du Canada. « Ce soir, j’annonce que le Canada réagira aux mesures américaines en imposant des tarifs de 25 % sur 155 milliards de dollars de produits américains. » Ces sanctions seront mises en œuvre en deux phases : une première série de tarifs sur 30 milliards de dollars de biens dès le mardi suivant, suivie de taxes supplémentaires sur 125 milliards de dollars de produits américains dans un délai de 21 jours, afin de permettre aux entreprises canadiennes d’adapter leurs chaînes d’approvisionnement.
Parmi les produits visés figurent des articles de consommation courante comme la bière, le vin, le bourbon, les fruits et jus de fruits (notamment le jus d’orange), ainsi que des légumes, des parfums, des vêtements et des chaussures. Des biens de consommation majeurs comme les appareils électroménagers, les meubles et les équipements sportifs seront également touchés, de même que des matériaux essentiels comme le bois et les plastiques.
Trudeau a également indiqué que son gouvernement étudiait, en collaboration avec les provinces et territoires, des mesures non tarifaires susceptibles d’affecter des secteurs stratégiques tels que les minéraux critiques, l’énergie et les marchés publics.
Un Canada uni face à l’adversité
S’adressant directement aux Canadiens, Justin Trudeau a voulu se montrer rassurant. « Je suis sûr que beaucoup d’entre vous sont inquiets, mais je veux que vous sachiez que nous sommes tous dans le même bateau. » Il a affirmé que toutes les institutions du pays, du gouvernement fédéral aux provinces et territoires, en passant par les entreprises et la société civile, étaient unies derrière cette réponse canadienne.
Le Premier ministre a également souligné avoir consulté les premiers ministres provinciaux et territoriaux, qui soutiennent tous la position du gouvernement. Il a également évoqué un dialogue avec la présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, dont le pays est lui aussi ciblé par ces nouvelles taxes américaines. « Nous avons convenu de travailler ensemble pour faire face à cette menace qui touche tout notre continent. »
Un appel à la solidarité nationale
En conclusion, Justin Trudeau a lancé un appel à la solidarité nationale, demandant aux Canadiens de se soutenir mutuellement dans les difficultés économiques à venir. « Je vous demande d’être là les uns pour les autres, d’être présents pour vos amis, vos voisins et vos concitoyens, d’un océan à l’autre. »
Avec ces déclarations, le Premier ministre du Canada affiche une posture résolument ferme face à la décision unilatérale de Washington, tout en laissant la porte ouverte à une reprise du dialogue. Cette escalade commerciale marque une nouvelle tension majeure dans les relations entre Ottawa et Washington, avec des répercussions qui pourraient s’étendre bien au-delà du seul secteur économique.