Port-au-Prince, 30 janvier 2025 – La Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) a procédé ce jeudi 30 janvier 2025 à l’arrestation d’Elionor Devalon, directeur de la Caisse d’Assistance Sociale (CAS). Cette interpellation, survenue dans la zone de Bois-Patate, près du Pont Morin, serait liée à des accusations de connexions présumées avec des gangs. L’affaire, encore en cours d’investigation, suscite déjà de vives réactions dans les milieux politiques et sociaux.
Une arrestation qui fait grand bruit
Elionor Devalon, nommé à la tête de la CAS le 14 août 2024 lors d’une cérémonie officielle présidée par Frantz Toyo, directeur des ressources humaines du ministère des Affaires Sociales et du Travail (MAST), est désormais au cœur d’une enquête judiciaire. Selon les informations confirmées par la police, il a été interpellé dans la zone de Bois-Patate, un secteur connu pour son insécurité et ses activités criminelles.
Après son arrestation, Devalon a été conduit dans les locaux de la DCPJ, où il a été interrogé par les autorités. Il y passera sa première nuit dans l’attente des prochaines étapes judiciaires. Bien que les charges exactes n’aient pas encore été dévoilées, les accusations de liens présumés avec des gangs soulèvent de sérieuses questions sur la gestion de la CAS et la sécurité des fonds publics.
Un parcours professionnel sous les projecteurs
Elionor Devalon avait pris les rênes de la CAS il y a moins de six mois, succédant à Jules Moïse, qui occupait le poste de directeur par intérim. Sa nomination avait été saluée comme une opportunité de renouveau pour l’institution, chargée de fournir une assistance sociale aux populations vulnérables. Cependant, cette arrestation jette une ombre sur son mandat et soulève des interrogations sur les critères de sélection des hauts fonctionnaires.
Les détails sur les accusations spécifiques contre Devalon restent flous, mais les autorités ont confirmé que l’enquête se concentre sur ses liens présumés avec des gangs. Cette affaire intervient dans un contexte où Haïti lutte contre une montée en puissance des groupes armés, qui menacent la stabilité du pays et entravent les efforts de développement.
Les réactions et les prochaines étapes
L’arrestation d’Elionor Devalon a suscité des réactions mitigées. Certains saluent la diligence des autorités dans la lutte contre la corruption et les réseaux criminels, tandis que d’autres s’interrogent sur les motivations politiques derrière cette interpellation. Les prochaines étapes judiciaires permettront d’en savoir plus sur les charges retenues contre lui et sur les preuves à l’appui de ces accusations.
Le ministère des Affaires Sociales et du Travail (MAST) n’a pas encore officiellement commenté l’affaire, mais des sources internes indiquent que des mesures seront prises pour assurer la continuité des services de la CAS pendant cette période troublée.
Un rappel de l’urgence de réformer les institutions
Cette affaire met en lumière les défis auxquels Haïti est confronté en matière de gouvernance et de lutte contre la corruption. La CAS, institution clé dans la protection sociale des plus démunis, se retrouve au cœur d’un scandale qui pourrait ébranler la confiance du public. Elle souligne également l’urgence de réformer les institutions publiques pour garantir leur transparence et leur efficacité.
En attendant les développements judiciaires, les Haïtiens espèrent que cette affaire servira de catalyseur pour renforcer les mécanismes de contrôle et de responsabilité au sein des institutions publiques. La lutte contre l’impunité et la corruption reste un impératif pour construire un avenir plus stable et prospère pour le pays.