Port-au-Prince, 27 février 2025 – L’insécurité continue de ravager Haïti, avec au moins 269 personnes tuées entre décembre 2024 et février 2025 lors de trois massacres successifs à Wharf Jérémie, Kenscoff et Châteaublond. C’est ce que révèle un rapport alarmant du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), qui pointe du doigt l’impunité et l’inaction des autorités face à la montée de la violence des gangs.

Une spirale meurtrière orchestrée par des groupes armés

D’après le RNDDH, la coalition criminelle « Viv Ansanm » est responsable de ces attaques sanglantes, qui ont principalement visé des quartiers de la capitale et ses environs.

  • Décembre 2024 : À Wharf Jérémie, sous les ordres du chef de gang Micanor, au moins 110 personnes ont été exécutées, dont une majorité de personnes âgées entre 60 et 80 ans.
  • Janvier 2025 : Le gang « 5 Segond » a semé la terreur à Kenscoff, où 139 personnes ont été tuées ou portées disparues, tandis que plusieurs maisons ont été incendiées.
  • 16 février 2025 : À Châteaublond, sur la Route de Frères à Pétion-Ville, 20 personnes ont été massacrées. Une fillette de 10 ans a été violée, et plusieurs habitations ont été réduites en cendres. Ce dernier carnage aurait été orchestré par Stanley Jean-Philippe, qui cherchait à venger la mort de son père, Annil Jean-Philippe, un membre du gang « Kraze Baryè » abattu par la Police Nationale d’Haïti.

Un appel urgent à l’action

Face à cette montée de la violence, le RNDDH presse le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) de prendre des mesures immédiates pour restaurer l’ordre et protéger les citoyens.

L’organisation dirigée par Pierre Espérance demande :

  • Une assistance financière, médicale et psychologique aux victimes et à la population traumatisée.
  • Un engagement ferme contre l’impunité, avec des poursuites judiciaires contre les criminels responsables de ces atrocités.
  • Un renforcement de la police et de l’armée, en réaffectant les fonds alloués à l’intelligence pour améliorer les capacités des forces de l’ordre.

Un pays au bord de l’effondrement

Alors que les appels à l’aide se multiplient, la population haïtienne reste plongée dans un climat de peur et d’incertitude. L’inaction prolongée des autorités pourrait non seulement aggraver la crise humanitaire, mais aussi renforcer l’emprise des gangs sur le pays, compromettant tout espoir de stabilité à court terme.

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