Delmas, 3 février 2025 – Une vive tension a secoué Delmas 32 ce matin, alors que des chauffeurs de taxis-motos ont érigé des barricades pour protester contre ce qu’ils qualifient d’abus répétés de la Police Nationale d’Haïti (PNH). La manifestation a rapidement dégénéré, perturbant la circulation et provoquant des affrontements avec les forces de l’ordre.
Des accusations d’abus et de confiscation de motos
Les protestataires dénoncent des exactions policières récurrentes, en particulier la confiscation arbitraire de leurs motocyclettes sous prétexte qu’ils ne seraient pas en règle avec les autorités de la circulation. Pourtant, certains assurent posséder tous les documents nécessaires.
« Ils exercent une pression constante sur nous. Même quand nous avons nos papiers, ils nous confisquent nos motos sans raison valable, » s’indigne un chauffeur, affirmant avoir été victime de cette situation.
D’autres manifestants ont rejoint le mouvement par solidarité, refusant que les taxis-motos soient systématiquement les premières cibles des contrôles policiers.
« Pourquoi sommes-nous toujours les principales cibles des policiers ? Il faut que cela cesse ! » s’exclame un autre conducteur, visiblement en colère.
Un face-à-face tendu avec la police
Les manifestants, de plus en plus nombreux, ont poursuivi leur mobilisation jusqu’à Delmas 33, se massant devant le commissariat local pour faire entendre leurs revendications. La situation a rapidement dégénéré, des slogans hostiles aux forces de l’ordre fusant de la foule, tandis que la circulation était quasiment paralysée.
Les unités de la PNH ont été déployées en urgence pour tenter de rétablir le calme. Des tirs de gaz lacrymogène ont été signalés, dispersant temporairement les protestataires, sans pour autant mettre fin à leur mouvement.
Un climat explosif dans un contexte sécuritaire tendu
Cette manifestation survient alors que la PNH est en état d’alerte maximale, face aux menaces de la coalition criminelle “Viv Ansanm”, qui a récemment exprimé son intention de frapper la capitale.
Dans ce climat de tensions croissantes, la colère des chauffeurs de taxis-motos illustre une défiance grandissante envers les autorités, dans un pays où l’insécurité et les abus policiers alimentent un sentiment d’injustice généralisé.